"Nous sommes peut-être arrivés au bout des capacités du palais de la Bourse" reconnaît Hélène Fischbach, directrice du Festival, qui ajoute: "Toutes les conférences et les projections ont fait le plein à 100%. Même les rencontres musicales que nous avons proposées pour la première fois, ont été de beaux moments: nous les renouvellerons". L'ensemble de la programmation a séduit les amateurs du genre, parfois venus parfois de loin, au-delà de la région.
15000 personnes ont participé à la grande enquête en ville, dont le point de départ était cette année le Musée des confluences, tandis que la Murder Party organisée par Univers Poche a réuni 280 "enquêteurs" dans le musée gallo-romain de Fourvières.
Un démarrage calme des ventes
Les ventes de la grande librairie du Palais de la Bourse –tenue par onze libraires de la région Rhône-Alpes-Auvergne (À titre d'aile, Le bal des ardents, Decitre, L'Esprit livre, Expérience, Le square, Lucioles, Musicalame, Passages, Le Tramway, Vivement dimanche)– ont démarré dès le vendredi, d'habitude plus calme.
Frédérique Pingault de la librairie Le Tramway annonce cependant une hausse de 10% des ventes et "une file ininterrompue pour Karine Giebel à chaque dédicace" tandis que le "Chinois Qiu Xiaolong a vendu de façon incroyable des centaines de livres", aux côtés de Sandrine Collette dont le public "confirme le talent et le succès". "Cette grande communauté de lecteurs fait du bien en ce début d'année morose. Il y a des gens que je ne vois qu'une fois par an qui reviennent parce qu'ils ont aimé ce que je leur ai conseillé l'an dernier. Tous les visiteurs suivent les débats et les tables rondes et viennent ensuite sur les stands acheter les livres. Certains ont patienté une heure et demie pour assister à la conférence d'Indridason" commente Renaud Junillon, de la librairie Lucioles, qui décerne "la médaille d'or de la gentillesse" à ce dernier.
Si les lecteurs font la queue –parfois même avant l'arrivée de l'auteur– pour les vedettes comme l'Islandais Arnaldur Indridason, l'Américaine Megan Abott, les Britanniques R. J. Ellroy, Philippe Kerr et Val McDermid, ou les Français Michel Bussi, Bernard Minier, le policier Michel Neyret ou l'auteur de BD, Laurent Astier, ils aiment faire des découvertes. Ragnar Jonasson et Lilja Sigurdardottir, qui ont participé à la table ronde "L'Islande, terre de polar" avec Indridason, ont épuisé les exemplaires apportés par les libraires.
Des découvertes
L'Anglaise Clare Mackintosh avait signé tous les poches disponibles sur le stand et Renaud Junillon, de Lucioles se félicitait du prix du polar européen Le Point à La Daronne, d'Hannelore Cayre, "le livre le plus original de ce début d'année" dont il a vendu 170 exemplaires. Erik Fitoussi, de la librairie Passages loue chaque année "ce public très ouvert, avec lequel on peut discuter en jouant sur l'idée du noir" et aime lui conseiller des livres parfois en marge du genre.
"Nous avions pris un risque sur la programmation "l'Europe d'est en ouest" en faisant découvrir des auteurs inconnus mais les visiteurs sont venus en nombre aux rencontres et ont acheté les livres. Le Festival fonctionne comme un défricheur et c'est une direction que nous avons envie de poursuivre" conclut Hélène Fischbach, qui a ainsi mis sous les feux de la rampe Sebastian Fitzek, Rita Falk, Olivier Bottini, Gila Lustiger et le duo germano-serbe Christian Schünemann-Jelena Volic.