Ce dimanche, elle s’affichera en pleine page du New York Times. Douglas Preston, qui a été à l’origine de l’initiative début juillet, assure que cette pétition ne prend pas parti contre Amazon mais affirme que les auteurs sont pris en otage de ce conflit commercial qui oppose le cyber-marchand à l’éditeur, notamment sur le tarif des livres numériques. Amazon a en effet réduit les stocks des livres publiés par Hachette, arrêté de prendre des précommandes et allongé les délais de livraisons, afin de faire pression sur Hachette Book Group.
« Nous sommes fermement convaincus qu'aucun libraire ne devrait ni empêcher, ni gêner la vente de livres, ni même décourager les clients de commander ou de vouloir recevoir les livres qu'ils désirent », explique Douglas Preston dans un article que lui a consacré le New York Times dans son édition d’hier. « Amazon n'a pas le droit d'utiliser un groupe d'auteurs, extérieurs à ce conflit, pour mener des représailles ciblées ».
A l’origine Douglas Preston avait adressé son texte à ses lecteurs pour qu’ils fassent eux-mêmes pression sur Amazon. La lettre s’est transformée en pétition lorsqu’une soixantaine d’écrivains ont commencé à le relayer, avec l’adresse du courriel de Jeff Bezos comme destinataire.
« Jeff Bezos (le P-DG d’Amazon, ndlr) a utilisé les livres comme produit d’appel pour pouvoir vendre toutes sortes de produits, des câbles d’ordinateurs aux tondeuses à gazon, ce qui était une très bonne idée. Maintenant Amazon nous tourne le dos. C’est comme ça qu’il nous estime ? N’a-t-il aucune loyauté ? C’est pour ça que les auteurs sont en colère » rappelle Preston.
De son côté, Amazon a répliqué en lançant une contre-pétition sur Change.org en vue de se mettre les lecteurs de son côté et ironiquement appelée « readers united ».
Dans cette lettre, le groupe de Seattle explique qu'il veut vendre des livres numériques au juste prix pour le consommateur, avec de meilleurs reversements pour les auteurs : « Nous sommes convaincus que rendre les livres accessibles est bon pour la culture. Nous avons (donc) besoin de vous. S'il vous plaît écrivez à Hachette et mettez-nous en copie. » Dans ce courrier, Amazon, de bonne guerre, divulgue l’adresse de courriel du patron américain de Hachette Book Group. La pétition a attiré près de 8000 signatures.