Dix-huit femmes, parmi lesquelles des académiciennes, épouses d’académiciens et leurs filles, ont livré les témoignages de leurs agressions ou viols au quotidien suédois
Dagens Nyheter (DN) mettant en cause un homme parmi les plus influents de la scène culturelle stockholmoise. Son nom n’a pas été rendu public, conformément au respect de la présomption d’innocence observé par la presse suédoise.
Publiés le 21 novembre, les témoignages révèlent des agressions commises entre 1997 et 2017, notamment dans le lieu d’exposition de Stockholm dirigé par cet homme et en partie financé par l’Académie suédoise qui y organise les lectures de lauréats du prix Nobel. En écho aux accusations contre le producteur de cinéma Harvey Weinstein, ces femmes expliquent avoir longtemps choisi de se taire face à un homme influent pour leur carrière.
Interrogée par DN, la secrétaire perpétuel de l’Académie, Sara Danius, a précisé que
"des membres de l’académie, des filles d’académiciens, des épouses d’académiciens et des membres du personnel de la chancellerie de l’académie ont subi une intimité non désirée ou des comportements inappropriés" de la part du mis en cause. Ce dernier a déclaré être innocent au journal
et n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de l’AFP.
A la suite d’une "réunion de crise" jeudi 23 novembre, l’institution a annoncé qu’elle coupait tous contacts et financements d’activités avec l'homme incriminé auquel elle versait des subsides et avait confié la gestion d'un appartement dans le 6
e arrondissement à Paris. Elle a également prévu la tenue d’une enquête interne pour déterminer l’influence de cet homme sur l’attribution de prix, de bourse ou de financement d’autre nature.