Quatre ans après avoir scruté la répartition de la librairie indépendante sur son territoire (1), Ciclic, l’agence du livre de la région Centre, a de nouveau passé son réseau à la loupe. Focalisant cette fois-ci son attention sur les données économiques, elle a restitué publiquement mercredi 1er mars le contenu de cette enquête, de même que celui de deux études inédites dédiées aux auteurs et aux manifestations littéraires.
Reposant sur 41 librairies et maisons de la presse retenues en fonction de leur situation géographique, de leur taille et de leur genre pour composer un "cœur de cible" représentatif, le document fait apparaître la bonne santé économique du réseau. Grâce notamment à des "pratiques professionnelles bien affirmées, les performances économiques globales se révèlent supérieures à celles constatées dans d’autres régions", observe Isabelle Maton, responsable du pôle livre chez Ciclic.
Le chiffre d’affaires médian s’établit à 357 654 euros ; le rendement au mètre carré avoisine les 4 500 euros ; la marge commerciale moyenne s’élève à 37,8 % ; le taux de retour se fixe à 20,8 % ; les charges et la part des collectivités sont contenues, et la présence sur Internet très soutenue. "Cette vitalité s’explique aussi par la part importante, et inattendue, des librairies spécialisées, qui dégagent un bon chiffre d’affaires et une bonne rentabilité, et tirent ainsi vers le haut l’ensemble du panel", analyse Isabelle Maton.
Pour autant, des éléments de fragilité subsistent, telle la couverture irrégulière du territoire. Un déséquilibre renforcé par la perte, en quatre ans, de 68 établissements, "majoritairement de petites maisons de presse en zone rurale", indique Isabelle Maton.
Autre point d’alerte, les animations, dans l’ensemble peu qualitatives et encore trop souvent tournées vers la simple dédicace. Surtout, malgré leurs performances économiques, les librairies de la région Centre souffrent, comme partout ailleurs, de faibles capacités financières. Pour Isabelle Maton, "les résultats nets ne permettent pas l’investissement, ce qui démontre que l’aide publique reste indispensable".
Cécile Charonnat
(1) Voir LH 941 du 15.2.2013, p. 43.
