P-DG du fonds d’investissement Financière Monceau, Hervé Cordel a repris à titre personnel la Société nouvelle éditions Vilo, holding elle-même propriétaire d’Edigroup, qui rassemble les marques de l’ex-spécialiste du beau livre : Vilo, Ramsay, Ponchet, Terrail, Adam Biro, Complexe, Altinéa, Plume et Pinceau. Le montant de la transaction n’est pas communiqué. La reprise s’accompagne de celle de la diffusion-distribution de ces maisons, confiée à Daudin en 2013. Depuis 2005, l’ensemble appartenait à Michel Scotto (1), ancien président du club de football de Cannes, et entrepreneur ayant fait fortune dans la chaussure (San Marina).
Par ailleurs responsable de sociétés immobilières et de transports de fonds, "Hervé Cordel a bien compris l’intérêt de relancer ces marques", indique Olivier Wright, directeur général depuis 2010, confirmé dans ses fonctions. "Nous allons vraiment développer ce groupe, en croissance interne et par la reprise d’autres maisons d’édition. Nous reprendrons aussi des éditeurs en diffusion", annonce Olivier Wright, ajoutant que des négociations sont en cours. Thibault Vandermersch, directeur commercial de Daudin, arrive au poste de directeur de la diffusion. Douze recrutements à la vente, dont 5 représentants, sont programmés. La distribution est sous-traitée à La Genilloise d’entrepôt, qui se charge aussi de la logistique d’Alan Sutton, de Makassar Diffusion et du traitement des retours de groupes d’édition, entre autres.
Transféré d’Ivry au 222, boulevard Pereire, à Paris, siège des activités de son nouvel actionnaire, Edigroup ne compte plus que 3 salariés. "La production atteint environ 25 titres par an, pour l’essentiel sous les marques Vilo, Ramsay et Pélican. Le catalogue compte 260 titres", indique Olivier Wright. Depuis 2010, le chiffre d’affaires oscille entre 0,7 et 1 million d’euros, avec des résultats alternant bénéfices et pertes, celles-ci venant de la seule dépréciation d’anciens stocks, insiste le directeur général. Au milieu des années 2000, le groupe réalisait près d’une dizaine de millions d’euros de chiffre d’affaires et employait une trentaine de personnes, mais il affichait des comptes très déséquilibrés. Avant la cession, l’ancien actionnaire a apuré les pertes et recapitalisé la holding à hauteur de 5 millions d’euros, correspondant à l’intégration de fonds laissés en compte courant depuis plusieurs années, précise Olivier Wright.
"Le beau livre restera au cœur de notre activité, mais l’an prochain nous relancerons les essais et documents sous la marque Ramsay", prévoit le directeur général. Au début des années 2000, la faillite de la diffusion-distribution de Vilo avait plongé de nombreux éditeurs de beaux livres dans de grandes difficultés. Depuis, les maisons du groupe ont attiré une succession d’investisseurs et de gestionnaires extérieurs au secteur.
Hervé Hugueny
(1) Voir LH 951, du 26.4.2013, p. 46.