Editeur d'Otomo depuis 25 ans, Jacques Glénat se souvient qu'il a fallu attendre 2013 pour qu'un autre de ses auteurs japonais, Akira Toriyama, auteur du fameux Dragon Ball, obtienne un Prix spécial du jury.
Pour l'éditeur, la consécration de Katsuhiro Otomo est d'autant plus frappante qu'il a eu au départ toutes les peines du monde à faire connaître son œuvre. "Akira, dont j'avais acheté les droits pour la France, l'Italie et l'Espagne, est le premier manga publié en France, rappelle-t-il. Mais j'ai d'abord rencontré un échec en tentant, en 1989, de le commercialiser sous forme de fascicules en kiosques, avec des partenaires comme Libération et NRJ. Il était très difficile de faire comprendre que c'était de la BD de qualité venue du Japon".
A partir de 1990, cependant, Jacques Glénat lance Akira en librairie dans un format cartonné. "Le démarrage a été lent, mais la série s'est installée peu à peu comme un pilier de notre catalogue", se souvient-il, précisant qu'il a aussi fait venir l'auteur en France : "C'est un bon vivant, sympathique, qui adore le vin", indique l'éditeur, qui partage la même passion.
Un des atouts pour le développement de la série dans une France où le manga était encore inconnu a été son format "un peu plus grand que celui du manga traditionnel", observe Jacques Glénat, qui précise qu'il n'a développé qu'après le manga en poche.
"Aujourd'hui en tout cas, beaucoup de gens me disent qu'Akira les a profondément marqués, remarque encore le P-DG de Glénat. De nombreux dessinateurs ont voulu le devenir à cause de Katsuhiro Otomo".