Sous forme de
flash-back, la première phrase de
Ma Reine annonce une chute prophétique :
"Je tombais, je tombais et j’avais oublié pourquoi".
A paraître le 30 août chez l’Iconoclaste, le premier roman de Jean-Baptiste Andrea choisit une narration intérieure, celle d’un grand enfant, Shell, "
un gosse différent dans un monde guetté par l’indifférence", comme l'écrivait Olivier Mony
dans son avant-critique le 16 juin dans Livres Hebdo n° 1134. Durant l’été 1965, le jeune ado fugue de la station-service parentale dans la Vallée de l’Asse, en Provence, pour partir faire la guerre, avec l’idée – crainte et rêvée – d’y devenir véritablement un homme. Sa fuite par le plateau déserté est écourtée par la rencontre de celle qui lui demande de l’appeler "ma reine", avec laquelle il s’éveille à un monde où rêve et réalité se confondent.
Un texte pictural et attractif
Habitué à modeler le visuel, le réalisateur (
La confrérie des larmes) et scénariste (
Hellphone) Jean-Baptiste Andrea signe un texte étonnamment pictural et attractif.
Ma Reine se prépare d’ailleurs à un rayonnement européen. Folio a préempté les droits poche en France, tandis que plusieurs traductions sont en cours en Allemagne (Suhrkamp), Roumanie (Editura Trei), Grèce (Stereoma) et Italie (Einaudi).
"
Il règne sur cette parution un parfum qui n’est pas sans rappeler celui qui précédait la publication du Bojangles d’Olivier Bourdeaut, avec lequel il partage une identique fantaisie plus noire qu’il n’y paraît” anticipe Olivier Mony.