Le 3 juin, le prix Emmanuel-Roblès, organisé par la bibliothèque Abbé-Grégoire à Blois, distinguera pour la 26e fois un premier roman de langue française publié au cours de l’année écoulée. Si le temps fort est celui de la remise du prix, qui rassemble chaque année plus de 400 personnes pour un moment festif agrémenté de lectures en présence des auteurs de la sélection, cet événement s’inscrit dans les actions de la bibliothèque tout au long de l’année. De septembre à février, le comité de veille, constitué de 19 lecteurs et de 5 bibliothécaires, se réunit deux fois par mois pour échanger sur les premiers romans de l’année, 119 exactement pour cette 26e édition. En mars, la sélection des 6 titres en compétition (1) est annoncée et un appel est lancé au grand public pour former le jury. Seule condition : faire partie d’un comité de lecture. "Ce prix a pour objectif que les gens échangent sur leurs lectures. C’est pourquoi nous demandons qu’ils soient organisés en comités. Certains existent toute l’année, d’autres sont créés spécialement pour le prix", précise Roxane Pineau, responsable de la médiation culturelle à la bibliothèque de Blois. Cette année, 538 lecteurs de 69 comités se sont inscrits. L’impact est visible sur les prêts en bibliothèque de la sélection, mais aussi de la liste "off" d’une quinzaine de titres non retenus mais remarqués lors de la sélection et présentés dans un livret.
Les libraires de la ville se montrent eux aussi attentifs aux auteurs de la sélection et proposent pour certains une table de premiers romans. La bibliothèque a constitué, depuis la création du prix en 1990, une collection exceptionnelle de 3 000 premiers romans français, régulièrement mis en avant. Aujourd’hui, l’enjeu, pour la bibliothèque, est de garder une visibilité pour ce prix, soutenu depuis sa création par l’académie Goncourt. Cette année, elle offre un abonnement de 6 mois aux jurés qui ne sont pas inscrits à la bibliothèque, soit 50 % des participants.
Véronique Heurtematte
(1) Cette année : En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut (Finitude) ; Djibouti de Pierre Deram (Buchet-Chastel) ; Le cas Annunziato de Yan Gauchard (Minuit) ; Un marin chilien d’Agnès Mathieu-Daudé (Gallimard) ; Je me suis tue de Mathieu Menegaux (Grasset) et Today we live d’Emmanuelle Pirotte (Le Cherche Midi).