"Cette discussion porte uniquement sur la tarification des livres numériques" a reconnu Russ Grandinetti, vice-président senior chargé des contenus Kindle d’Amazon, dans une interview au Wall Street Journal à propos du différend qui oppose le cybermarchand à Hachette Book Group, la filiale américaine du groupe français.
Jusqu’à maintenant, dans leurs rares déclarations, aucun des deux protagonistes n’avaient précisé la raison des pressions qu’exerce Amazon en entravant les ventes des livres papiers de l’éditeur, bien que l’enjeu numérique semblait évident. Le vice-président chargé des contenus du Kindle, la liseuse d’Amazon, est au coeur de ces négociations.
Egalement auteur de la dénonciation au ministère américain de la justice qui a conduit à l’ouverture de l’enquête pour entrave à la concurrence sur le marché du livre numérique, Russ Grandinetti justifie l’attitude d’Amazon par la défense de "l’intérêt à long terme de nos clients". "Les conditions dans lesquelles nous négocions déterminent le niveau des prix que nous pouvons proposer aux consommateurs", explique-t-il. Ces conditions déterminent aussi la marge du revendeur.
Au nom de cet objectif, Amazon est prêt à supporter une altération de son image a déclaré Russ Grandinetti selon le Wall Street Journal, admettant implicitement les critiques quasi-unanimes que soulève l’attitude de son groupe. Amazon expédie les best sellers d’Hachette Book Group avec plusieurs semaines de délai, et n’offre plus qu’un rabais minime sur ces ouvrages contrairement aux habitudes du marché outre-Atlantique, et à ses principes sur la rapidité de la livraison assortie des prix les plus bas.