A l’origine de ce groupement, l’association Autrices et auteurs de Suisse (AdS), qui se bat pour l’introduction du droit de prêt. "L’Etat paie des millions pour les bibliothèques, pour permettre au public d’emprunter des livres gratuitement, mais il ne donne rien aux auteurs qui produisent le contenu", explique à Livres Hebdo la directrice de l’association AdS, Nicole Pfister Fetz.
"Nous sommes convaincus de l’importance des bibliothèques, mais il faut prendre en compte le fait que le prêt ne fait rien gagner à l’auteur une fois que l’ouvrage est acquis. Et les gens qui vont emprunter l’ouvrage ne vont pas l’acheter en librairie".
Comme le rappelle l’Alliance équilire dans son communiqué du 22 mai, le droit de prêt est reconnu dans tous les pays de l’Union européenne par une directive de 1992. En France, c’est en 2003 qu'une loi sur le prêt est adoptée.
Elle prévoit que l’Etat verse une rémunération forfaitaire de 1,50 euros par inscrit en bibliothèque publique et d’1 euro par inscrit pour les bibliothèques universitaires. Elle prévoit également que les libraires versent un montant équivalent à 6% du prix public HT des ouvrages achetés par les bibliothèques.
Des indemnités reçues de l'étranger
Une différence de politique entre les pays qui abouti à des situations jugées absurdes par l’AdS. "Les auteurs suisses reçoivent de l’argent d’autres pays pour les livres suisses prêtés à l’étranger. Par exemple, chaque année, la Suisse reçoit environ 900 000 francs suisses de l’Allemagne", explique Nicole Pfister Fetz.
L’Alliance équilire regroupe écrivaines et écrivains, lectrices et lecteurs, associations et maisons d’édition. Sur le site web, on peut lire des témoignages de personnalités, comme celui de cet auteur, qui interroge : "Quand je vais au cinéma, une partie du prix de mon billet va à l’auteur, alors pourquoi pas quand j’emprunte un livre en bibliothèque ?". Des hommes politiques soutiennent même le groupe.
L'AdS demande que les budgets des bibliothèques soient augmentés, pour que les lecteurs ne soient pas pénalisés. Pour l’association, ce sont les pouvoirs publics, notamment la Confédération et les cantons, qui doivent assumer le paiement de ces redevances.
Le comité du réseau "Bibliothèque Information Suisse" a déjà rejeté déjà cette proposition qui sera discutée lors de l'assemblée générale de l’AdS de septembre. L'idée sera également au programme des discussions des Journées littéraires de Soleure, qui se dérouleront du 30 mai au 1er juin.