Le Goncourt italien, le prix Strega a récompensé le 8 juillet l'auteur italien Edoardo Albinati et 3 jours avant, dans la catégorie littérature européenne, la romancière française Annie Ernaux.
Edoardo Albinati a remporté par 143 voix le "Goncourt" italien pour La scuola cattolica, paru chez Rizzoli. C'est le 11e prix Strega de la maison d'édition depuis la création de la distinction en 1947. L'auteur a reçu 5000 euros. Il a devancé Eraldo Affinati (L'uomo del futuro, 92 voix), Vittorio Semonti (Se avessero, 89 voix), Giordano Meacci (Il cinghiale che uccise Liberty Valence, 46 voix) et Elena Stancanelli (La femmina nude, 25 voix).
Dans La scuola cattolica, Edoardo Albinati immerge le lecteur dans une école privée romaine des années 1970. Ce refuge pour gens respectables va être traversé par un vent de folie sans précédent quand les noms des coupables d'un crime qui avait fait sensation autrefois sont enfin révélés… Il expliquait à La Repubblica, qu'il voulait montrer que la masculinité était en soi responsable de l'agression qu'il décrit: "Être né mâle est une maladie incurable".
Traducteur, enseignant et humanitaire, l'auteur italien n'a été traduit en France que pour un seul de ses romans, Le Polonais laveur de vitres, en 1991 (Le Rocher). Après ce premier roman, il a écrit Svenimenti (2004) et Tuttalpiu Muoio (2006), en plus de nouvelles, de poèmes; de livres de témoignages et de scénarios pour le cinéma (notamment, le récent Le conte des contes de Matteo Garrone).
Doté de 3000 euros, le 3e Prix Strega de littérature européenne a été décerné quelques jours avant à Annie Ernaux pour Les années (Gli anni, L'orma editore). La cérémonie a eu lieu lors de la 15e édition de Letterature Festival à Rome. Avec 15 voix sur 26, elle a dominé Mircea Cartarescu, Kerry Hudson, Ricardo Menedez Salmon et Ralf Rothmann. Les années, paru en 2008 chez Gallimard, avait reçu les prix Marguerite Duras, François Mauriac et celui de Langue française.