Le vice-ministre iranien de la culture a critiqué lundi 5 octobre la présence de Salman Rushdie à la foire du livre de Francfort, et indiqué que l'Iran pourrait la boycotter, selon l'agence Isna (l'agence de presse des étudiants iraniens), citée par l'AFP. En effet, la foire a fait savoir
fin septembre que le romancier britannique inaugurerait cette 67
e édition, qui se tient du 14 au 17 octobre, avec un discours sur l’importance de la liberté d’expression pour les auteurs.
"Lorsque nous avons appris la présence de Salman Rushdie à la foire du livre de Francfort, nous avons envoyé une lettre de protestation et demandé aux autres pays musulmans d'en faire de même", a déclaré le vice-ministre Abbas Salehi.
"Les responsables ont choisi pour thème la liberté d'expression mais ont invité quelqu'un qui a insulté nos croyances (...). Les offenses de Salman Rushdie et de certains caricaturistes sont une violation de la liberté d'expression", a-t-il dit en référence aux caricatures du prophète Mahomet.
En février 1989, une fatwa de mort avait été émise par l'imam Khomeiny, fondateur de la République islamique d'Iran, contre Salman Rushdie, écrivain britannique d'origine indienne âgé aujourd'hui de 68 ans pour son livre
Les versets sataniques jugé blasphématoire.
Le gouvernement du président réformateur Mohammad Khatami s'était engagé en 1998 à ce que l'Iran n'applique pas ce décret qui avait poussé l'écrivain à se cacher pendant une dizaine d'années.
Mais le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, successeur de Khomeiny, avait réaffirmé en 2005 que Salman Rushdie était un apostat pouvant être tué impunément. En 2007, le gouvernement du président conservateur Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré la
"fatwa toujours valide".