Selon que l’on préfère regarder le verre à moitié plein ou à moitié vide, on considérera le bilan de l’année 2016 comme placé sous le signe de la stabilité ou de la stagnation. Les ventes en ligne se sont trouvées relancées. La chute de l’activité des hypermarchés s’est accentuée. Les librairies traditionnelles ont fait le gros dos au fil de douze mois sans reliefs excessifs, surtout animées par un Harry Potter arrivé à point pour prendre le relais de l’Astérix de l’année précédente.
Le marché du livre pointe à 0 %. Mais zéro ne veut pas dire nul. Les éditeurs qui devraient, eux, afficher une progression de leur activité grâce au scolaire échappant pour l’essentiel aux circuits de vente traditionnels, ont su, comme les libraires, gérer la stabilité sans dérapage. Côté édition, la production est restée sage, plafonnant à son niveau d’il y a deux ans. En librairie, les stocks non seulement n’ont pas explosé, mais se sont légèrement resserrés, sans empêcher une diminution sensible du taux de retour moyen. La trésorerie est restée stable, et s’est même améliorée dans l’écrasante majorité des points de vente. Même sans avoir bénéficié d’un appel d’air, la chaîne du livre aborde 2017 avec tous ses moyens. D’autant que si l’an dernier a manqué de locomotives, il a aussi délivré plusieurs messages encourageants.
En 2016, on a eu la confirmation qu’un best-seller pouvait durer autant de mois que nous avons de mètres d’intestin dans le corps. En 2016, on a pu vérifier qu’un marché peu animé pouvait toutefois générer des succès aussi inattendus qu’En attendant Bojangles, Le grand marin, Petit pays ou même L’Arabe du futur, en touchant de nouvelles générations de lecteurs. En 2016, on a aussi eu la surprise de constater que l’actualité politique pouvait parfois être bénéfique au marché du livre. Plutôt rassurant à l’aube d’une année d’élections.