"A côté des grands acteurs de l’édition de poche, nous pensons qu’il reste de la place pour une nouvelle marque généraliste, que nous avons appelée Mon Poche. Elle reprendra des titres disposant d’un bon potentiel, mais n’entrant pas forcément dans la ligne éditoriale des marques déjà existantes", explique Klaus Blocher, directeur délégué de Centre France Livres (CFL). Filiale du groupe de presse Centre France (La Montagne, La République du Centre, L’Yonne républicaine, etc.), cette maison qui emploie 7 salariés est née de la reprise de De Borée, en liquidation judiciaire en 2015, et de sa diffusion distribution (CF2D).
Dans un marché stable (voir dossier p. 51-61), Mon Poche démarrera le 16 août avec une dizaine de titres de littérature (L’écriture du monde de François Taillandier, L’homme qui fuyait le Nobel de Patrick Tudoret), d’essais et documents (Le peuple des abattoirs d’Olivia Mokiejewski, Poutine de Frédéric Pons, etc.), reprises pour l’essentiel de publications en grand format chez Editis et Hachette Livre. Une deuxième vague suivra à l’automne. Les prix seront dans la fourchette habituelle du poche, de 6 à 10 euros. Une campagne de communication nationale accompagnera ce lancement, particulièrement soutenu dans les médias du groupe (8 quotidiens, 11 hebdomadaires).
"Nous publierons 60 à 80 titres en année pleine", prévoit Klaus Blocher, qui ne précise pas le budget d’achat de droits, mais ne s’interdit pas de participer aux enchères entre éditeurs de poche. La responsable éditoriale de ce programme est Bérénice Boulay, ancienne éditrice de De Borée, aidée de Geneviève Perrin ex-directrice éditoriale de Belfond. Le logo en forme de kangourou stylisé doit donner une identité propre à cette production, bien différenciée de Terre éditions et de De Borée, qui disposent déjà de leur collection de poche, et d’une déclinaison en jeunesse. "Les tirages des livres de terroirs se réduisent, et oscillent maintenant entre 3 000 et 5 000 exemplaires. Nous sommes donc en recherche de croissance, avec une production à vocation nationale, mais dans un segment moins risqué que l’édition grand format", estime le directeur de CFL.
L’an dernier, le chiffre d’affaires édition a atteint 1,9 million d’euros, au même niveau qu’en 2016, en dépit d’une production importante (190 titres, dont environ 25% en "Terre de poche"). Avec la diffusion (8 représentants), en forte progression l’an dernier, la branche livre avoisine les 6 millions d’euros, indique Klaus Blocher. Le chiffre d’affaires total du groupe Centre France atteint 200 millions d’euros. Hervé Hugueny
