Cette année, le format avait légèrement changé, et l’assistance a apprécié la nouvelle formule. Contrairement à l’an dernier, les représentants des éditeurs n’étaient pas assis sur une estrade, mais venaient chacun à tour de rôle faire leur présentation, puis dialoguaient avec une animatrice qui insistait sur les points importants de l’œuvre. D’autre part, chaque livre sélectionné bénéficiait d’une table haute avec le nom de l’éditeur et le nom de son représentant, pour faciliter les rencontres informelles qui ont suivi. Ce speed dating improvisé a permis d’approfondir les relations avec les producteurs durant plus d’une heure.
Mobiliser les professionnels
Pour les organisateurs, c’est un succès. Dans une manifestation comme Cannes, où près de 500 événements sont programmés en 12 jours – dont le nouveau Japan Day Project, forum de trois jours promouvant l’industrie culturelle japonaise, y compris les mangas et la littérature –, il est toujours très difficile de mobiliser des dizaines de professionnels durant deux heures.
Olivier-René Veillon, directeur général de la commission du film d’Ile-de-France, se déclare satisfait. Mais, en bon connaisseur du festival, il a conscience qu’il faudra du temps pour rendre le rendez-vous incontournable. Il reste cependant confiant : selon lui, les éditeurs ont gagné en professionnalisme, et les pitchs sont plus clairs.
Pour ce partenaire historique de Shoot the Book, le moment de lancer un tel événement était venu. “Les demandes internationales de tournage en France n’ont jamais été aussi nombreuses”, constate Olivier-René Veillon. La mission de la commission du film d’Ile-de-France étant d’attirer de l’activité dans la région, il voit dans l’adaptation un avantage concurrentiel par rapport à d’autres territoires en Europe, persuadé que “le contenu est une donnée aussi indispensable que le crédit d’impôts”.
Toronto puis Los Angeles
Dans un premier temps, il s’agirait d’être discrètement présent en septembre prochain au Festival du film de Toronto, en y amenant quelques éditeurs. Deuxième marché professionnel du monde pour la production de films, le Festival de Toronto est, avec Pusan, en Corée du Sud, une escale obligée pour toucher les professionnels et promouvoir des projets transversaux entre la littérature, la bande dessinée et le cinéma. Pour Didier Dufour, “il est de plus en plus logique de travailler sur des projets transversaux”. Présent sur la Croisette avec le programme Cinémas du monde, l’Institut français souhaitait profiter de cet investissement pour développer le pôle livre.
Enfin, il faudra observer avec davantage d’attention le projet de Shoot the Book à Los Angeles. Sur le même modèle que le rendez-vous cannois, avec un jury pour sélectionner les livres ainsi que des rencontres professionnelles, l’Institut français et le consulat général de France voudraient inviter dix éditeurs français à faire leur présentation lors de l’American Film Market, qui a lieu à l’automne.