Dans le cadre du programme Erasmus "Lecture, écriture en Europe dans un contexte de mutation numérique", dans lequel elle est impliquée, la médiathèque de Saint-Raphaël vient de publier les résultats d’une enquête portant sur les pratiques numériques du grand public, usager ou non des bibliothèques. L’objectif était de recueillir des données sur les pratiques de lecture, mais également d’évaluer la connaissance par les lecteurs des ressources numériques de la bibliothèque de Saint-Raphaël, qui fait partie du réseau intercommunal Mediatem, et de confronter à ces données le projet d’espace numérique qui ouvrira à la rentrée.
Ce travail, mené avec l’aide méthodologique de Christophe Evans, responsable du service Etudes et recherche de la Bibliothèque publique d’information, montre le fort intérêt pour les ressources et services liés au numérique, manifesté par les quelque 1 600 personnes ayant répondu. Le taux d’équipement est très élevé, avec 90 % des répondants disposant d’un ordinateur, 61 % d’un smartphone, 47 % d’une tablette. 93 % des personnes sont connectées à Internet. Les sondés sont par ailleurs dans l’ensemble des lecteurs réguliers : 90 % déclarent lire des livres, 75 %, des magazines, et 72 %, des journaux. 63 % des sondés disent lire plutôt sous forme papier, 32 % pratiquent la lecture papier et numérique, tandis que 6 % déclarent lire de préférence sous forme numérique.
La lecture numérique n’est donc pas une pratique marginale puisqu’elle concerne près d’une personne sur 4. Le second constat est la méconnaissance des ressources numériques des médiathèques. 54 % des personnes interrogées déclarent ne pas connaître les services numériques proposés sur place, et 72 % ne pas connaître les services numériques à distance.
Un deuxième volet de l’enquête portait sur les pratiques des élèves du lycée Saint-Exupéry de Saint-Raphaël. Leur équipement est également important mais le smartphone, détenu par 97 % d’entre eux, détrône l’ordinateur, présent chez seulement 93 %. La pratique de la lecture est nettement plus faible : 70 % des lycéens déclarent lire des livres, 54 % des magazines, et 42 % des journaux. Ils sont 14 % à déclarer n’utiliser aucun de ces supports. Leur niveau d’information sur les ressources numériques à leur disposition est également déficient : 91 % des lycéens déclarent ne pas avoir connaissance de l’offre de livres numériques de leur CDI. 43 % déclarent, par ailleurs, que le livre numérique ne les intéresse pas.
Véronique Heurtematte