Organisé au cœur du pavillon d'honneur, et non comme de coutume sur le stand du Bief, en présence de la ministre de la culture Françoise Nyssen, il a été l'occasion pour Vincent Montagne, le président du Syndicat national de l’édirions, de revenir sur plusieurs dossiers sensibles débattus à l'échelle européenne.
Défendre « encore et toujours » le droit d'auteur
Après avoir insisté sur le dynamisme de l'édition française « active et attractive à l'international », il a rappelé combien « le livre repose sur un fragile équilibre ». Il a souligné que la défense du droit d'auteur, « remis en question à Bruxelles dans le cadre de la refonte de la directive de 2001 » était au cœur de ses priorités avant d'expliquer qu'il œuvrait avec ses homologues européens et les pouvoirs publics pour « défendre encore et toujours » la nécessité de maintenir un cadre juridique et économique clair, respectant « les droits de chacun » « Seul un droit d'auteur fort permet de garantir l'équilibre, l'indépendance, la diversité éditoriale et lingusitique, ferments de la liberté d'expression et de création », a-t'il martelé.
Vincent Montagne a ensuite enchainé avec un autre dossier délicat , celui de l'arrêt de la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) contre le projet français ReLire. Rendu le 7 juin dernier, cet arrêt stoppe le programme de numérisation des livres indisponibles du XXème siècle sans pour autant empécher l'exploitation des licences déjà accordées. « Depuis cet arrèt , des centaines de titres ne sont pas republiés et tombent dans l'oubli » a-t-il dénoncé alors que, selon lui, 20 000 titres déjà accessibles bénéficient de l'engouement du public. « Dans le cadre de la refonte de la directive du droit d'auteur, nous demandons donc à l'Union Européenne qu'elle rende légal le projet ReLire ».
Une Europe de la culture
Dans son discours le président du SNE a aussi réitéré son attachement au prix unique du livre et rappelé les discussions en cours pour que les directeurs de collection puissent réintégrer le régime de sécurité sociale des auteurs après que « certains organismes français comme l'AGESSA ne les reconnaissent plus comme participant du travail de création ». Au delà de ces dossiers, il a tenu à rendre hommage à ceux qui ont porté la présence de la France en tant qu'invitée d'honneur de Francfort 2017. Après avoir notamment salué Paul de Sinety, Commissaire général de Francfort en français, Vincent Monadé, président du CNL, pour son soutien déterminé au secteur, il a fait applaudir le directeur général du Bief, Jean-Guy Boin qui « après 17 années d'un engagement sans failles pour le livre » quittera ses fonctions en novembre, remplacé par Nicolas Roche, actuel directeur des éditions du Centre Pompidou.
Françoise Nyssen a ensuite conclu très rapidement la rencontre. Avant de repartir à Paris, la ministre souhaitait remercier tous ceux qui ont œuvré « à donner un retentissement aussi fort à ce magnifique événement ». Evoquant la réunion des ministre européens de la culture à laquelle elle avait participé plus tôt dans la journée, elle s'est engagée à défendre les intéréts des acteurs de la chaîne du livre. « Comptez sur moi pour construire une Europe de la culture ! » a t-elle lancé devant un très large parterre de personnalités du monde du livre, dont Alain Kouck, Jacques Glénat, Laurent Lafont, Véra Michalski, Xavier Mony, le nouveau président du SLF, Vincent Monadé, Président du CNL, mais aussi les auteurs Emmanuel Carrère, Jean-Philippe Toussaint, Danny Lafferière ou encore Delphine de Vigan.