Assises régionales de la librairie : le numérique, c'est pas automatique

de g à d : Jérôme Dayre, Vincent Marty, Stéphane Michalon, Raymond Tamisier, Guillaume Decitre, Eric Falconnier

Assises régionales de la librairie : le numérique, c'est pas automatique

Point d'orgue de la seconde journée, la table ronde dédiée aux problématiques du numérique et de la vente en ligne a reflété la densité du sujet et les interrogations qui traversent les libraires.

Par Cécile Charonnat
avec cch, à toulon Créé le 15.04.2015 à 21h00

Perplexes et armés de multiples demandes, les libraires assistant à la seconde table ronde organisé mardi 23 octobre par les Assises régionales de la librairie en Provence-Alpes-Côte d'Azur sont globalement ressortis avec une masse d'informations difficile à digérer et sans réponses claires et totalement satisfaisantes.

Consacré initialement à "l'appropritation des nouveaux espaces numériques et aux solutions pour se positionner sur les ventes en ligne", le débat a vite dévié sur une présentation commerciale des solutions portées par les acteurs présents autour de la table : Guillaume Decitre, directeur de The ebook alternative (TEA, voir actualité du 15 octobre) qui sera lancé commercialement d'ici une quinzaine de jours, Jérôme Dayre, qui représentait Libr'Est et Lalibrairie.com, Eric Falconnier, directeur des services informatiques et des développements numériques de la librairie brestoise Dialogues, Stéphane Michalon, fondateur d'Epagine et Vincent Marty, DG de Dilicom.

Au travers des propositions de chacun, deux positions se sont dessinées. D'un côté les "urgentistes" , à l'image de Stéphane Michalon, qui a d'emblée affiché son objectif. "Je suis venu pour vous convaincre qu'il y a urgence. Le mouvement de numérisation s'accélère chez les éditeurs, il ne faut pas perdre de temps sur ce marché. Si vous n'agissez pas rapidement, il y a un réel danger pour vous. Au sortir de ces rencontres, les libraires doivent choisir un prestataire, lui faire confiance et avancer sur le numérique."

Moins comminatoire mais pas moins convaincu, Guillaume Decitre, rejoint par Raymond Tamisier, (L'Alinéa, Martigues), chargé d'animer le débat, a rappelé que "tous les jours, les libraires indépendants perdent des clients" faute de solution numérique à leur proposer. S'appuyant sur des anecdotes et des expériences très pragmatiques, il a exhorté les professionnels, de tout niveau et de toute taille, à s'informer et à se frotter au sujet. "Chacun à son échelle doit être capable de parler ou de proposer du livre numérique. Désormais, cela fait partie du métier et, bonne nouvelle, aujourd'hui c'est possible. Cela génère même des ventes et peut être rentable en un an, mais cela demande du boulot", a plaidé la patron de Decitre.

"L'urgence aujourd'hui, c'est de garder son client"

Plus circonspect, Eric Falconnier a évoqué Leslibraires.fr. Une solution entièrement développée par Dialogues, qui met à la disposition des libraires trois fromules pour vendre en ligne livres papier ou numériques. Mais le libraire brestois se veut "bien plus qu'un équipementier. Nous voulons contruire, avec vous, un réseau qui partagera du contenu et qui s'entraidera."

Isolé sur la scène mais peut-être plus en résonnance avec la salle, davantage "attentiste", Jérôme Dayre a de son côté choisi le contrepied en affirmant que "l'urgence pour le libraire n'est pas de vendre du fichier numérique. Certes, la problématique se pose pour la librairie française de façon globale, mais pas pour tous les libraires. L'urgence aujourd'hui, c'est de garder son client, celui qui se déplace en magasin." S'il est évident pour cela qu'il faut avoir une présence en ligne, le libraire parisien s'est employé à démontrer qu'un site mutualisé, tel Lalibrairie.com est plus performant et moins couteux qu'un site individuel.

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15.04 2015

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