Grande-Bretagne : des bibliothèques trop curieuses

The Gate, bibliothèque de Newham, au nord de Londres © Véronique Heurtematte

Grande-Bretagne : des bibliothèques trop curieuses

Dans plusieurs municipalités britanniques, le formulaire d'inscription pour emprunter des documents contient des questions personnelles, notamment sur les maladies des usagers.

Par Véronique Heurtematte
avec vh Créé le 15.04.2015 à 22h43

Afin de s'assurer que les usagers qui utilisent les services publics ne sont pas victimes de discrimination en raison de leur handicap, de leur origine ethnique ou de leur orientation sexuelle, plusieurs collectivités locales britanniques soumettent aux usagers qui veulent s'incrire à la bibliothèque un formulaire comportant des questions très personnelles.

A Islington, dans le nord de Londres, par exemple, les futurs lecteurs se voient demander s'ils ont un cancer, du diabète ou le VIH, s'ils sont sourds ou aveugles, ou encore de décrire leur orientation sexuelle.

Nous voulons savoir dans quelle mesure les nouveaux usagers de la bibliothèque reflètent la démographie de notre population”, a justifié l'élu aux loisirs de la Ville, qui précise que ces questions sont optionnelles.

Malgré ces intentions louables, ce type de questionnaire, utilisé seulement par quelques collectivités locales, soulève de vives critiques. Pour Civitas, observatoire indépendant de la société civile britannique, des questions aussi intrusives sont de nature à décourager des usagers potentiels, tandis que Matthew Elliott, directeur de l'Alliance des contribuables, a exprimé son mécontentement : “C'est incroyable qu'à un moment où l'on cherche à faire des économies, des bibliothèques pensent que ces questionnaires présentent un quelconque intérêt pour les contribuables”, a-t-il déclaré.

Pas sûr en effet que ces questionnaires rendent très attractives les bibliothèques britanniques déjà bien en difficulté...
15.04 2015

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