C'est fini. Le prix Médicis, créé le 1er avril 1958 à l'initiative de Jean-Pierre Giraudoux et proclamé depuis son origine avec un retard d'une minute « commandé par le respect dû à l'ancienneté du prix Femina » coupe le cordon avec ce dernier.
Son jury, composé désormais de dix membres - après le décès d'Alain Robbe-Grillet, l'un des membres fondateurs, et l'élection de Frédéric Mitterrand et de Pierre Leroy - se réunira au Lutétia le 5 novembre pour désigner ses lauréats dans les catégories roman français, roman étranger et essai. Il fêtera également cette année son cinquantième anniversaire dont il a confié la communication à Evelyn Prawidlo.
Le Femina sera quant à lui proclamé le 3 novembre, toujours au Crillon, une semaine avant le Goncourt et le Renaudot décernés le 10 novembre.
Les seules raisons de cette rupture sont un besoin d'autonomie qui titillait les Médicis depuis quelque temps, et l'envie de se libérer d'une dépendance tacite. En effet, comme le Renaudot vis-à-vis du Goncourt, le prix « décerné à un roman, un récit, un recueil de nouvelles dont l'auteur débute ou n'a pas encore une notoriété correspondant à son talent », selon la définition du Médicis, laissait jusqu'à présent une priorité au Femina pour le choix de ses lauréats et effectuait toujours un deuxième vote subsidiaire dans le cas d'un doublon. Ce cas de figure ne s'est cependant pas produit depuis au moins dix ans.
Le jury, présidé pour la deuxième année par Anne Wiazemsky, se réunira pour établir ses premières sélections le 10 septembre. Le Femina diffusera sa première liste le 11 septembre, puis les suivantes les 10 et 21 octobre. Les sélections Goncourt tomberont les 9 septembre, 7 et 21 octobre.