Le Verger des Muses joue sa survie

Le Verger des Muses à Bourg-la-Reine © DR

Le Verger des Muses joue sa survie

Banderoles, affiches, pétitions... Une action a été organisée samedi 28 novembre à Bourg-la-Reine pour soutenir la librairie Le Verger des Muses, menacée de disparition.

Par Clarisse Normand
avec cn Créé le 15.04.2015 à 21h52

La librairie de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), Le Verger des Muses, se retrouve sous les feux politiques et médiatiques presque malgré elle. En vente depuis plusieurs mois, elle est devenue le symbole de la difficulté de maintenir des commerces culturels en centre-ville. Témoignant de cette soudaine attention, une action de soutien était organisée samedi 28 novembre à Bourg-la-Reine. Des affiches et des pétitions à signer ont notamment été déposées chez la plupart des commerçants de la ville.

« Tout s'est enchaîné très vite depuis un mois », observe Bernard Guetteville, le propriétaire et dirigeant du Verger des Muses, qui reconnaît être un peu dépassé par les événements. Alors que sa librairie de 800 m2, réalisant 4 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 60 % avec le livre, est à vendre depuis plusieurs mois déjà, un article paru dans la presse locale fin octobre, évoquant une possible fermeture, a mis le feu aux poudres. Une pétition a été organisée par l'opposition municipale pour interpeller les pouvoirs publics et aider la librairie, recueillant plus de 2 000 signatures avant d'être mise en ligne et relayée par d'autres supports, comme Actualitte.com.

Devant cette mobilisation générale, Bernard Guetteville assure qu'il ne vendra pas son magasin à un autre commerce sans avoir trouvé une solution assurant le maintien d'une librairie dans la ville. « Fondamentalement, explique-t-il, je souhaite céder Bourg-la-Reine pour me concentrer sur le magasin de Corbeil qui vient de déménager dans un local de 2 000 m2 » (voir LH781 du 12.06.2009). Mais s'il a décidé de se séparer de cette librairie, c'est surtout à cause de l'explosion de ses charges, à commencer par le triplement de son loyer, passé de 59 000 euros par an en 1994 à 190 000 euros aujourd'hui. « Au total, avec les travaux d'entretien, cela représente 20 000 euros par mois. On n'est plus du tout en phase avec une activité de librairie. D'autant qu'en parallèle, on doit aussi faire face à l'augmentation des coûts de transport, à l'effet des 35 heures et, dans notre cas, à une saturation du chiffre d'affaires. Dans ces conditions, nous pouvons intéresser soit un libraire évoluant au sein d'un groupe qui dispose d'autres méthodes de gestion et qui ne consacre pas forcément, comme nous, 20 % de son chiffre d'affaires à la masse salariale, soit un autre secteur d'activité. »

Parmi les pistes possibles, sont évoqués un déménagement dans un autre lieu moins coûteux, un soutien financier de la part des instances publiques, mais aussi des habitants et des clients dont certains se disent prêts à s'intéresser à la question. Quoiqu'il en soit, la question devra être résolue avant la prochaine échéance du bail, en avril 2010.
15.04 2015

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