Les libraires francophones demandent un système de veille face aux crises nationales

Les libraires francophones demandent un système de veille face aux crises nationales

La « matinée des libraires », qui a réuni une soixantaine d'adhérents à l'AILF dimanche 20 mars au Centre national du livre, a été placée sous le signe des crises politique et économique qui touchent certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient.

Par Clarisse Normand
avec cn Créé le 15.04.2015 à 22h43

Une bonne soixantaine de libraires venus des quatre coins du monde et membres de l'Association internationale des libraires francophones (AILF) se sont réunis dimanche 20 mars au Centre national du livre (CNL). Pour sa 14e session, ce rendez-vous, organisé en marge du Salon du livre et baptisé « matinée des libraires », s'est largement intéressé aux bouleversements politiques survenus en Afrique et au Moyen-Orient ainsi qu'à leurs conséquences sur les librairies.

Une table ronde intitulée « Vivre la crise, vivre dans la crise » a permis de recueillir les témoignages de trois libraires installés respectivement en Tunisie, en Egypte et en Côte-d'Ivoire. Malgré la forte baisse de l'activité en janvier et février, Selma Jabbès, à la tête d'Al Kitab à Tunis, se félicite des belles perspectives liées à la levée de la censure et à l'appétit des Tunisiens pour les livres d'histoire et d'actualité.


Inquiets pour leurs pays


Mais de leur côté, Agnès Debiage, responsable des librairies Oum el Dounia au Caire, et Ibrahima Soro, adjoint de René Yédiéti à la Librairie de France d'Abidjan, se montraient plus inquiets pour leur activité et surtout pour l'avenir de leur pays. Ils ont d'ailleurs lancé un appel à l'interprofession. L'animateur de cette table ronde, Philippe Goffe, vice-président de l'AILF et libraire en Belgique, a appelé à l'instauration d'un mécanisme de veille afin d'aider au plus vite les librairies qui seraient déstabilisées par des crises nationales.

La matinée a également permis de faire un premier point encourageant sur le dispositif de soutien élargi l'an passé à la création de librairies ainsi qu'à la diversification et à la valorisation des fonds. Auparavant, respectant la tradition, Olivier Aristide, directeur général de la Centrale de l'édition, avait rendu publiques les statistiques à l'export pour 2010.

Grâce à un phénomène de rattrapage, ces dernières font état d'une augmentation de 6 %, à 705 millions d'euros. Une évolution qui demande toutefois à être confirmée car les statistiques des douanes et celles de la profession font parfois apparaître d'importants écarts selon les pays.

Enfin, la matinée s'est achevée par la cérémonie de remise des insignes d'officier dans l'ordre des arts et lettres à Gunilla Ericsson, fondatrice de la librairie Partille près de Göteborg en Suède, et à Agnès Adjaho, ancienne directrice de la librairie Notre-Dame à Cotonou et ex-présidente de l'AILF.

15.04 2015

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