C'est sans doute la première chose qui frappe: les Allemands sont sonnés par l'arrivée du parti d'extrême-droite AFD au parlement. Tous les discours y ont fait référence. Heinrich Riethmüller, président de l'Association des éditeurs et libraires allemands, semblait abattu par le contexte international et national, de la montée des nationalismes au triomphe des "Fake News".
Mais tous ont eu la même réponse: "Editeurs et libraires garantissent la diversité d'opinion et la fiabilité des contenus."
Mais, lui aussi constate que les choses ne vont pas toujours mieux. "Rien n'a changé depuis que Salman Rushdie est venu ici il y a deux ans." Ajoutant même qu'"on a perdu les gens qui se nourrisent des Fake News".
Margaret Atwood en référence
A la conférence inaugurale avec Emmanuel Macron et Angela Merkel, il poursuivi sa vision de la Foire comme lieu de débat où se croisent toutes les contradictions et toutes les cultures. La protection de la liberté d'expression et la publication de livres sont devenus des "armes de résistance" face aux menaces des différents "despotes".
La Turquie a été pointée du doigt, et la salle a ovationné Asli Erdogan, autorisée à voyager hors de son pays mais toujours poursuivie par la justice, qui était présente cet après-midi.
Mais l'auteure la plus citée de la journée tout au long de ces discours d'ouverture était incontestablement Margaret Atwood, Prix de la paix des libraires allemands cette année. L'écrivaine canadienne est dans l'air du temps: la crainte d'une dystopie où seule l'écriture réussirait à triompher de cette sourde inquiétude, aussi grise que le ciel de Francfort.