Derrière le "je" pédant et vaniteux qui guide tout le récit, on retrouve Nikonor Pierre de la Charlanne, vieil aristo britanno-limousin, qui se lance donc dans la rédaction de ses mémoires. Retranché dans le château familial en Corrèze, l'acariatre narrateur livre à son lecteur, qu'il ne manque pas d'apostropher pour étaler sa science ou souligner ses innombrables qualités, ses souvenirs d'enfance et d'adolescence entrecoupés de digressions sur ses deux sujets favoris : la littérature et les champignons, cèpes et amanites ayant ses faveurs.
Usant d'un vocabulaire mi-pompeux mi-familier, et volontairement parsemé d'anglicismes (comme un clin d'oeil à ses propres origines), l'auteure instaure peu à peu un climat vénéneux dans les aventures du cynique mycologue qui lui sert de héros. Que cache cette série de disparitions étranges dans les forêts corréziennes ? Et qu'adviendra-t-il d'Anastasie, "gluante jumelle" de Nikonor à qui ce dernier voue une haine sans limite ? Maniant l'ellipse avec brio, Catherine Dousteyssier-Khoze livre un "premier roman mycologique" qui s'affranchit sans complexe des genres littéraires.
Catherine Dousteyssier-Khoze, née à Clermont-Ferrand en 1973, est franco-britannique. Elle enseigne le français à l'université de Durham dans le nord de l'Angleterre. Elle est l'auteure de plusieurs essais, éditions critiques et articles sur la littérature française du XIXe siècle, notamment Zola et la littérature naturaliste en parodie (Eurédit) et Poétiques de la parodie et du pastiche de 1850 à nos jours (P. Lang).