"Les bibliothèques proposent de nouveaux services tels que l'aide à la révision pour les scolaires, l'aide à la recherche d'emploi, des ressources pour l'enseignement à distance. Les BDP doivent accompagner les élus et les professionnels dans la prise en compte de ces nouveaux usages”, a rappelé Colette Modion, directrice de la BDP de la Loire, lors de l'atelier participatif consacré à la construction du programme de formation idéal.
Plus de convivialité
Or, pour l'instant, ces nouveaux services ne sont quasiment pas représentés dans l'offre de formation des BDP, comme l'a montré l'analyse effectuée par Guillaume Gast, élève conservateur à l'Inet (Institut national des études territoriales), sur une quinzaine de programmes de formation. Plus d'un tiers des formations concerne les collections, tandis que la gestion de la bibliothèque occupe 32 % de l'offre, suivie de près par l'animation. Le travail collectif mené pendant l'atelier a fait émerger des propositions autour de sujets tels que les démarches de design de service, repenser les espaces de la bibliothèque pour plus de convivialité.
La diversité des formations qu'il serait utile de proposer pose la question des compétences que possèdent les bibliothécaires départementaux chargés de ces formations. Sur des sujets pointus, les compétences doivent parfois être recherchées à l'extérieur de la BDP.
Nouvelles compétences
"Aujourd'hui, la BDP a plus un rôle de facilitateur pour la mise en œuvre du travail en réseau, a résumé une participante. Il faut proposer des démarches de coconstruction, des groupes de travail, plutôt que de la formation classique comme on l'a fait jusqu'à présent. C'est cela l'avenir.”
Cette nouvelle approche a été confirmée par les intervenants de la table ronde "Nouveaux besoins, nouvelles compétences, nouvelles offres ? L'offre de formation des BDP vue par les prestataires”. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de faire des plans de formation adaptés à l'état d'avancement du réseau de lecture publique sur un territoire. Certaines BDP proposent aujourd'hui aux collectivités territoriales engagées dans un projet de lecture publique, des formations sur mesures destinées aux élus, aux salariés et aux bénévoles. Cette session a confirmé l'intérêt de recourir à de nouvelles formes d'apprentissage telles que les workshops, et la nécessité d'apprendre aux bibliothécaires à faire de la veille pour mettre à jour eux-mêmes leurs connaissances. "Au bout de deux ans, les connaissances acquises dans une formation de deux jours sont obsolètes, surtout dans le domaine du numérique", a souligné Benoît Vallauri, de la BDP d'Ille-et-Vilaine.