Polémique

#MeToo: deux nouvelles démissions à l'Académie suédoise du Nobel de littérature

Sara Danius et Katarina Frostenson - Photo Frankie Fouganthin/CC-BY-SA-4.0 / Seppo Samuli/CC BY 2.5 dk

#MeToo: deux nouvelles démissions à l'Académie suédoise du Nobel de littérature

Pour espérer sortir de la crise suscitée par les démissions en série, l'Académie suédoise a désigné, vendredi 13 avril, un nouveau secrétaire perpétuel.

Par Cécilia Lacour
avec AFP Créé le 13.04.2018 à 16h00

La secrétaire perpétuelle de l'Académie suédoise du Nobel de littérature, Sara Danius, a quitté ses fonctions, jeudi 12 avril au terme de la réunion hebdomadaire des académiciens. "C'est la volonté de l'Académie que je quitte mon poste de secrétaire perpétuelle. J'ai aussi décidé de laisser mon fauteuil, le numéro 7", a-t-elle déclaré à la presse. Elle est remplacée "de manière provisoire" par Anders Olsson, écrivain et professeur de littérature de 69 ans. Dans la foulée, la poétesse Katarina Frostenson a également annoncé quitter son fauteuil.
 
Déjà, trois académiciens avaient démissionné, vendredi 6 avril, pour protester contre les divisions internes nées suite aux accusations de harcèlement sexuel visant l'intellectuel français, Jean-Claude Arnault, marié à Katrarina Frostenson. "Dès lors que des membres éminents de l'académie placent l'amitié avant la responsabilité et l'intégrité, je ne peux plus participer à ses travaux", regrettait alors Kjell Espmark, l'un des académiciens démissionnaires. Sur les 18 sages que compte l'Académie, sept n'en sont désormais plus des membres actifs puisque deux autres s'étaient mises en congé il y a plusieurs années.

Du jamais vu depuis 30 ans
 
En novembre dernier, le quotidien suédois Dagens Nyheter avait publié les témoignages de 18 femmes affirmant avoir subi des violences ou des faits de harcèlement de la part de l'époux de Katrarina Frostenson. Depuis, l'Académie a rompu tout lien avec l'homme qui, de son côté, nit tout comportement criminel, et a ouvert une enquête interne. Sur le plan judiciaire, le parquet de Stockholm a annoncé, mi-mars, qu'une partie de l'enquête ouverte contre l'homme au cœur du scandale avait été classée sans suite pour cause de prescription ou faute de preuves. Les faits non encore classés n'ont pas été divulgués.
 
Ce n'est pas la première fois que l'institution fait face à une vague de démissions. Trois académiciens avaient décidé en 1989 de ne plus occuper leur chaire face au refus de l'institution de condamner la fatwa frappant Salman Rushdie après la parution de ses Versets sataniques. Elle avait fini par la dénoncer 27 ans après.

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