"Ils s’avancent par groupes, parfois solidaires, parfois solitaires, disséminés dans la plaine, jusqu’à l’aire où, le soir venu, ils poseront leur baluchon, étendront leurs corps sur les paillasses que des charrettes, derrière eux, transportent, dormiront, mangeront du mieux qu’ils pourront, et repartiront dès demain." C'est la première phrase de
111, premier roman d'Olivier Demangel qui paraîtra le 3 septembre aux éditions
La Fanfare.
Refusant de situer l'action de son récit dans un espace ou une époque déterminés, l'auteur donne à voir un groupe d'individus arpetant sans interruption une lande, jour après jour, du lever au coucher du soleil. Pourquoi ces hommes, femmes, enfants (mais sont-ils réellement des humains) marchent-ils ? Que cherchent-ils ? S'arrêteront-ils un jour ? Personne ne le sait, pas même le groupe de 11 observateurs auquel appartient le narrateur, chargés de consigner leurs moindres faits et gestes pour des raisons, là encore, inconnues.
Pas de personnages, peu de rebondissements dans la première partie de ce roman au style clinique s'aventurant sur les terres de la science-fiction. Tel un ethnologue se retrouvant face à une tribu inconnue, Olivier Demangel accorde de longues pages descriptives au quotidien de son "groupe" - habitudes alimentaires, rites, maladies - comme pour mieux surprendre son lecteur avec une seconde partie au titre équivoque : "la guerre". Et si de la confrontation (re)naissait l'humanité ? Et si les victimes n'étaient pas celles que l'on croyait ?
Olivier Demangel vit à Paris. Il est scénariste pour le cinéma (collaborateur au scénario de
9 mois ferme d'Albert Dupontel) de la télévision.
111 est l'un des deux romans de la rentrée de la toute jeune maison La Fanfare, qui éditera également
Novice, le sixième roman de Guillaume Lecasble.