Le 28 janvier marquera le 150^e anniversaire de la naissance de Colette. En hommage à la femme de lettres, autrice d’une soixante de livres et première présidente de l’Académie Goncourt, sont prévus des expositions, manifestations diverses mais aussi des rééditions. Livres Hebdo en dresse la liste. 

Expositions d’ici et d’ailleurs

L’essentiel des événements en France sont chapeautés par la Société des amis de Colette, la Maison Natale de Colette ainsi que par le Musée de Colette, avec le soutien du ministère de la Culture.

• Du 12 janvier au 2 avril, l’exposition « Colette, écrire, pouvoir écrire » investira la fondation Jan Michalski, en Suisse. Environ 250 documents peu ou jamais dévoilés auparavant seront montrés. 
• Le 28 janvier, à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne), ville natale de l’écrivaine, aura lieu l’inauguration d’un buste réalisé par l’artiste Nacéra Kainou. Celui-ci sera installé dans le jardin en face de la maison de Colette. Pour l’occasion, le studio Philippe Apeloig diffusera une affiche inédite, proposée à tous les lieux et institutions souhaitant commémorer l’écrivaine. L’après-midi, l’Institut de France prévoira un hommage quai Comti, à Paris, doublé d’un « Après-midi avec Colette ». Au menu, conférences et lectures avec des spécialistes de l’autrice, parmi lesquels Dominique Bona de l’Académie française et Frédéric Maget, président de la Société des amis de Colette.
• Le 28 février, l’Institut Pierre Werner (Luxembourg) organise, en collaboration avec l’institut français du Luxembourg, une conférence autour de la vie « scandaleuse » de Colette. Elle sera suivie d’un concert-lecture « Colette, Notes de tournée – un voyage musical ». Un spectacle autour de l’autrice et de ses contemporains, un clin d’œil à son flirt avec le milieu du music-hall.
• Le 10 mars, à Granville (Normandie), sera lancée l’exposition « Le blé en herbe », en référence à l’ouvrage initiatique et anticonformiste de l’autrice. Le même jour, l’Académie de Belles lettres de Dijon présentera l’exposition « Relation entre Colette et ses maisons », revenant sur le lien d’inspiration qui unissait l’écrivaine aux demeures qu’elle a habitées.
• Du 7 avril au 25 juin, l’exposition street-art « Un œil sur Colette à Pourrain », réalisée par l’artiste de rue Treize Bis occupera les quartiers de Yonne, avec d’autres installations d’artistes-amis. L’événement a été imaginé par l’association Poussière d’ocre.
• Du 23 au 29 juin à Fontaines (Bourgogne), le théâtre de l’Atelier bleu accueillera la pièce « Colette de l’autre côté du miroir », imaginée par Samia Bordji, aussi directrice du musée Colette et du Centre d’étude Colette.
• Du 17 juin au 12 novembre, à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) l’exposition « Passion Colette » animera le musée Colette. En s’appuyant sur des documents d’archives issus de collections privées jamais présentées au public, l’événement retracera la vie de la femme de lettres. Le musée accueillera également une exposition parallèle « Devenir Colette »

Ouvrages et rééditions parus et à paraître

• Colette en guerre : 1939-1945 par Bénédicte Vergez-Caignon (Flammarion), paru le 5 octobre 2022. Une enquête inédite sur le rôle insoupçonné de l’écrivaine au fil de la Seconde Guerre mondiale, au temps de l’Occupation.
• Sidonie Gabrielle Colette d’Emmanuelle Lambert (Gallimard), paru le 2 novembre 2022. Ce portrait, illustré par de grands noms de la photographie, détaille les nombreuses facettes de la vie de Colette, de ses débuts en danseuse de cabaret à sa consécration littéraire grâce au personnage de Claudine.
• La fin de chéri, Colette, édition de Yannick Resch (Flammarion), paru le 4 janvier. De retour du front, Chéri n’a plus rien en commun avec l’homme frivole qu’il était, que le nom. Ses retrouvailles avec son amour du passé griseront davantage son humeur mélancolique.
• La naissance du jour, Colette, édition de Claude Pichois (Flammarion), paru le 4 janvier. Croyant avoir acquis l’âge d’une retraite en silence, l’héroïne se retire dans le Midi avec ses chats. Mais la vie a toujours fait fi des envies et des croyances de ses voyageurs.
• Colette et le cinéma, essai de Paola Palma (Quidam), paru le 6 janvier. L’une des facettes de Colette rêvait de projecteurs et de paillettes. Dialogues, critiques, sous-titres, l’écrivaine de talent a nourri son amour pour le cinéma pendant 40 longues années.
• Mes vérités, entretiens avec André Parinaud, Colette (Archipoche), paru le 19 janvier. En 1949 et 1950, Colette réalise 35 entretiens radiophoniques avec André Parinaud, à l'époque même où, à l'apogée de sa notoriété, l'écrivaine dirige elle-même l'édition de ses oeuvres. 
• Cahier Colette par Gérard Bonal et Frédéric Maget (L’herne), à paraître le 25 janvier. Un numéro qui revisite quelques grands thèmes chers à l'œuvre de Colette et réinterroge sa singularité, entre ignorance des codes littéraires de son époque, radicalité et anti-féminisme assumé. La maison d’édition réédite également Paris, je t’aime ! de la romancière, annoté par Frédéric Maget. 
• Colette, l'icône, les métavers, le nouvel eldorado (La revue des deux mondes), à paraître le 1^er février. Dans un premier gros dossier, la revue explore les facettes méconnues de l’écrivaine, son rôle au cours de la Seconde Guerre mondiale, son succès auprès des féministes, des queers et des zoopoétiques de son temps.
• Notre Colette : un portrait de Colette par ses lectrices par Frédéric Maget (Flammarion), à paraître le 8 février. Spécialiste de l’écrivaine, Frédéric Maget a réuni dans cet ouvrage les lettres et mémoires des lectrices aguerries de Colette. Des plus célèbres telles que Françoise Sagan, Marguerite Duras ou Simone De Beauvoir, aux inconnues et anonymes, en passant par ses proches, les documents amassés livrent un portrait complexifié de la fille de Sido.
• Le blé en herbe et autres écrits, Colette, préface d’Antoine Compagnon (Gallimard, bibliothèque de la Pléiade), à paraître le 23 février. Dans cet imposant recueil de 1360 pages, la Pléiade republie des œuvres phares de Colette, parmi lesquelles Claudine à l’école, Douze dialogues de bêtes, Mitsou, Chéri, La chatte, Le pur et l’impur, L’étoile Vesper, Sido ou encore La fin de Chéri.
• Genre et identités sexuées chez Colette, sous la direction de Frédéric Canovas et Martine Reid (Presses universitaires de Rouen et du Havre), à paraître le 20 avril. Dans les années 1906 et 1970, les universités américaines de littérature et les mouvements de sociologie (Women Studies, Gender Studies) ainsi que la seconde vague de féminisme ont contribué à redonner sa place à Colette, au milieu de Georges Sand et de Simone de Beauvoir.
• Chéri : nouveaux programmes, Colette (réédition Le livre de poche) à paraître le 12 avril. A noter que les éditions du Livre de poche réédite l’ensemble des titres de Colette édités par la maison. Chéri est l’histoire d’un amour transgressif, muselé par la nette différence d’âge des deux protagonistes. Léa de Lonval est la maîtresse de Fred Peloux. « Chéri », c’est lui et c’est aussi celui qui brisera puis ranimera une passion narquoise, propre au milieu semi-mondain de l’époque.