Les chiffres sont formels : la guerre du numérique n’a pas eu lieu. Considéré par certains comme le remplaçant potentiel du livre imprimé, l’ebook n’affiche pas une grande attractivité. Sur les 69 % de Français qui s’affirment lecteurs, 11 % disent utiliser le support numérique, soit 3 % de plus qu’en 2011. Une progression dans un mouchoir de poche. 86 % affirment que "le papier sera toujours le principal support" de la lecture. La proportion de lecteurs exclusifs du numérique, quant à elle, est infime (1 %). Pourtant, le catalogue numérique, considéré comme trop restreint en 2011, s’est considérablement étendu en quelques années, au point de devenir la deuxième cause de satisfaction des utilisateurs avec la capacité de stockage et après le transport. Mais il ne fait pas oublier l’absence de contact avec le papier, regretté par 59 % des lecteurs, et la fatigue provoquée par la lecture sur écran (51 %). Ces deux facteurs sont révélateurs du rapport des Français au livre. Près d’un lecteur sur deux affirme n’avoir pas adopté l’ebook après essai. Le business model d’un marché du numérique indépendant reste donc encore à trouver. Et pour l’instant, l’ebook peine à attirer de nouveaux lecteurs : 5 % seulement des personnes interrogées sont "tout à fait d’accord" pour dire que "les gens vont lire encore plus" grâce au numérique.

Tablettes.

Le numérique se heurte donc à un certain conservatisme des lecteurs. La mutation intéressante se trouve plutôt du côté de l’évolution des usages. Peu répandus en 2011, les tablettes et les smartphones ont depuis colonisé les sacs des Français. La lecture sur tablette a plus que doublé en quatre ans, passant de 14 % à 37 %, loin devant la liseuse (23 % contre 8 %). Les transports en commun étant le deuxième lieu le plus courant (après le domicile) pour s’adonner à la lecture, l’ebook a su tirer avantage de sa nature nomade. Et de la gratuité d’une partie de son catalogue. <
13.03 2014

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