Pendant trois heures, l'accent a été mis sur un marché à explorer (le japonais), un produit à investir (le livre audio), et un moyen pour amplifier sa présence éditoriale à travers le monde (les réseaux sociaux).
Tandis que le marché du livre japonais a produit plus de 75 000 titres en 2016 et généré au moins 11 milliards de dollars de chiffre d'affaires, d'après les données de l'Association des éditeurs japonais avec l'Institut japonais de recherches sur les publications, les traductions n'ont représenté que 8,2% des titres parus. Cela s'explique en premier lieu par la forte présence d'auteurs japonais, a estimé Shunichiro Nagashima, responsable des acquisitions chez Bungeishunju. Mais aussi par les goûts difficiles à saisir des lecteurs japonais.
"Si Fifty shades of Grey n'a pas été d'un grand intérêt pour nous, le thriller Alex de Pierre Lemaitre a été l'un de nos best-sellers en 2015", a-t-il précisé, en indiquant que ce dernier s'était écoulé à plus de 660 000 exemplaires. Manami Tamaoki, responsable de Tuttle-Mori agency, a de ce fait justifié pourquoi le nombre de coéditions reste toujours plus important que celui des traductions dans son pays.
Le marché du livre audio
Souhaitant explorer des marchés émergents, les responsables de droits se sont aussi intéressés au marché des livres audio, présenté par Helena Gustafsson, P-DG de Storyside, l'éditeur audio suédois. A travers deux exemples, le marché en pleine croissance chinois et la popularité des livres audio en Allemagne, les intervenants ont encouragé l'ensemble de la salle à investir dans un marché dont l'avenir se construit sur des plateformes numériques et des sites de streaming comme Spotify ou Deezer.
Enfin, Maria Cardona de l'agence littéraire Pontas et Lisanne Mathijssen-van Hoorn de Harper Collins Pays-Bas ont montré à l'assistance comment les réseaux sociaux peuvent faciliter la vente et l'achat de droits. Un message envoyé sur Twitter à une auteure qui vient d'entrer dans le classement des meilleures ventes du New York Times, une cession de droits effectuée via Facebook avec un éditeur croate... Les deux professionnelles ont multiplié les exemples témoignant des bienfaits des réseaux sociaux, "ces outils qui peuvent seulement s'avérer utiles si on leur consacre du temps et si on renvoie une image authentique de nous-mêmes".