Tout, ou presque, a commencé par un coup de gueule.
Celui de l’écrivaine Fred Vargas sur l’urgence climatique dans son essai
L’humanité en péril, paru le 1
er mai chez Flammarion. La papesse du polar est sortie de son pré carré pour proposer des solutions au péril imminent du réchauffement planétaire. Rivé en tête des ventes essais pendant plusieurs semaines, l’ouvrage a fait l’effet d’un électrochoc.
Naturellement, l’écrivaine a pu profiter de la dynamique lancée par le mouvement mondial de la "Marche pour le climat" qui a essaimé tout au long de l’année. Les manifestants répondaient à l’appel, notamment, de l’adolescente suédoise Greta Thunberg, rapidement passée du statut de simple lycéenne à celui d’icône de la lutte contre le dérèglement climatique, déclinée en librairie. La jeune militante
a publié une autobiographie et un recueil de ses discours,
Rejoignez-nous : #grèvepourleclimat, parus chez Kero, tous deux d’excellents succès.
Dans ce contexte, de nombreux écrivains se sont insérés dans le mouvement écologiste, soutenus par le volontariat des maisons d’édition,
comme nous l’assurait Christophe Bonneuil, chercheur au CNRS et fondateur de la collection Anthropocène au Seuil.
Une tendance de fondLivres Hebdo a documenté cette tendance de fond du secteur dans son numéro spécial écologie de mars, dirigé par l’écrivain et militant pour le climat Cyril Dion. "
Nous avons besoin de professionnels de l’imagination pour concevoir un autre monde",
affirmait-il dans notre grand entretien.
C’est la tâche que se sont donnés les auteurs de cli-fi, pour
climate fiction,
un genre de fiction spéculative largement influencé par le réchauffement climatique et ses effets sur la planète. L’occasion de découvrir
le mouvement Solarpunk, en essor aux Etats-Unis et en Amérique Latine, dont l’objectif est d’imaginer une humanité apaisée, en symbiose avec la planète.
Les éditeurs les plus concernés s’inquiètent, quant à eux, de la pollution disséminée à toutes les étapes de la chaîne de fabrication du livre, dont le papier reste le nerf de la guerre. Matière première, approvisionnement, invendus, recyclage, livre numérique…
nos journalistes ont décortiqué les nombreux enjeux d’une filière qui tente de présenter patte verte aux lecteurs.
En première ligne du combat écologique,
les bibliothèques ont elles aussi multiplié les réflexions pour améliorer le bilan carbone de leur secteur. Le sujet se trouvait
au cœur des débats du congrès annuel de l’IFLA, largement chroniqué dans
Livres Hebdo et
par notre blogueur invité Yves Desrichard.