Ton oeuvre préférée ? Des regrets ? Musso ou Dicker ? Il est aujourd’hui possible de s’adresser à Arthur Rimbaud... ou plutôt son jumeau numérique généré par l’intelligence artificielle. Modélisé dans sa trentaine, le regard bleu pâle, le faciès fermé et habillé d’une veste grise et d’un calot noir de sa période africaine, le poète accueillera les touristes à partir du 18 mai à la Maison des ailleurs, en face du musée à son nom, dans le cadre de la Nuit des musées. Cette bâtisse a vu grandir Arthur Rimbaud durant son adolescence, lui qui était originaire de Charleville-Mézières.
Arthur RimBot
Ce sont treize personnes issues de la start-up alsacienne Jumbo Mana qui se sont chargées de redonner vie au poète dont on commémore le 170e anniversaire cette année. L’entreprise avait déjà ressuscité Van Gogh pour une exposition au musée d’Orsay. « On doit bien définir le terrain de connaissance de l’avatar, et on le restreint à ce terrain », explique le directeur général Michaël Friess. Le caractère abrupt et prompt à « envoyer promener » ses interlocuteurs demeure, mais a néanmoins été gommé pour ne pas décourager les visiteurs. Il répond brièvement en une ou deux phrases et évoque fréquemment la désillusion et l’insatisfaction.
L’IA a été alimentée par des œuvres et correspondances du poète, une de ses biographies et des textes écrits. Arthur Rimbaud 2.0 peut ainsi composer des réponses personnalisées à l’aide de ses connaissances d’antan. « On l’a nourrie de documents officiels, attestés, il ne va pas aller se nourrir de fake news », assure le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon.