3 SEPTEMBRE - ROMAN Grande-Bretagne

Hari Kunzru avait opéré une entrée fracassante sur la scène littéraire britannique avec L'illusionniste (Plon 2003, repris en 10/18). Un premier roman brillant qui dévoilait un conteur à la maîtrise déjà impressionnante. Depuis, celui qui a vu le jour à Londres en 1969 d'un père indien et d'une mère anglaise s'est également illustré avec Mes révolutions (Plon, 2008), excellent cru où il continuait de s'interroger sur l'identité et les transformations d'une vie.

Le revoici avec son opus le plus ambitieux et le plus déroutant à ce jour. Dieu sans les hommes alterne les époques et les personnages. En 1947, après avoir combattu dans le Pacifique, un dénommé Schmidt achète un terrain et une caravane, puis s'installe en plein désert, aux Pinnacles Rocks. Schmidt a été un homme violent, tenant mal l'alcool au point de devoir quitter l'Alaska. Après son installation, il reçoit un beau jour une étrange visite céleste...

En 2008, Jimmy, Nicky et Noah, membres d'un groupe de rock anglais, viennent enregistrer à Los Angeles. Où ils passent plus de temps à se défoncer qu'en studio. Obsédé par l'absence de sa petite amie Anouk, le chanteur, Nicky Capaldi, a besoin de fuir et prend une chambre dans un motel... Le lecteur se retrouve ensuite en 1778, dans une mission délabrée où le frère Fray Garcés s'occupe des Indiens. Il revient en 2008 pour y suivre Jaswinder Singh Matharu dont le fils Raj est sujet aux crises de colère et ne laisse pas une minute de répit à ses parents... Ramené en 1958, on s'attache alors aux pas de Joanie Roberts, qui fait partie de la Cohorte menée par le Guide. Guide qui a croisé la route de ses "frères de l'espace"...

Hari Kunzru joue à chaque chapitre avec le mystère et la psychologie de ses personnages. Il faut accepter de le suivre en plein désert. Se laisser bercer par sa narration, son art évident de la fiction et son questionnement sur les méandres de l'existence.

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