A un moment où le maintien de l'ordre fait débat lors d'interpellations musclées ou de manifestations fermement réprimées, ce premier volume de la nouvelle collection « Références » dirigée par Joël Cornette chez Belin arrive à point. Les quatre spécialistes parviennent en effet à circonscrire un sujet finalement méconnu malgré quelques ouvrages de fonds comme l'Histoire et dictionnaire de la police (Bouquins, 2002). Dans ce volume richement illustré les auteurs font le point des connaissances sur ces polices - car il est aussi question de la gendarmerie créée en 1791 - des guerres de religion à nos jours. Cette chronologie s'affranchit toutefois de la césure du temps pour retrouver des thématiques, l'histoire de la police se faisant aussi par à-coups.

Cette diversité des rythmes, ces changements, ces encadrés montrent comment la police se fait ou se défait, comment elle se démilitarise pour redevenir militaire durant les périodes noires ou dans la lutte contre le terrorisme. On voit aussi comment elle a évolué, notamment dans la surveillance. Au XVIII^e siècle, Diderot est décrit comme « un garçon plein d'esprit mais extrêmement dangereux ». La police avait alors le sens de la formule.