« Onlit, c’est fini », peut-on lire sur la page principale du site de l’éditeur belge. Après treize ans d’aventure littéraire, la nouvelle de la fermeture de cette maison phare de Bruxelles est tombée comme un couperet, lundi 15 janvier. Son directeur, Pierre de Mûelenaere, a expliqué, par voie de communiqué, avoir rencontré d’importantes difficultés financières, liées en partie à la situation économique du pays.
Fondées en 2012 et consacrées à la littérature contemporaine, les éditions Onlit dénombraient près d’une centaine d’ouvrages et plusieurs auteurs belges francophones remarqués, tels que Jacques Richard (Petit traître, finaliste du prix Rossel), Aliénor Debrocq (A voie basse, prix Franz de Wever), ou encore Isabelle Wéry, couronnée du prix de littéraire de l’Union européenne en 2013 pour son titre, Marilyn Désossée.
Contexte inflationniste
D’après Benoît Dubois, directeur de l’Association des éditeurs belges (ADEB), interrogé par le média belge RTBF, ce dépôt de bilan survient dans un contexte inflationniste qui a fragilisé, de façon globale, le secteur du livre en Belgique. Outre l’indexation des salaires, les éditeurs belges ont échoué, à la différence de leurs homologues français dont les capacités financières sont plus importantes, à plafonner l’augmentation du coût des livres à 5%, entre 2022 et 2023. Pour le patron de l’ADEB, cette limitation aurait plutôt dû être « autour de 15 à 20% ».
Fortement concurrencé par le marché français – 75% des livres vendus en Belgique proviennent de France -, le marché belge est contraint, depuis plusieurs années, de maintenir des prix de vente plutôt élevés. Pour compenser ces difficultés, la Fédération Wallonie-Bruxelles a signé, en septembre dernier, un « contrat cadre pour la filière du livre » qui vise à renforcer chaque maillon de la chaîne du livre. Celui-ci devrait être complété par la mise en place d’un décret, au printemps, pour fortifier les subventions déjà existantes de promotion et de soutien à l’édition, à la diffusion, aux libraires et aux auteurs.