Economie

Ça et là joue la transparence

Serge Ewenczyk - Photo © O. Dion

Ça et là joue la transparence

Sur son blog, l’éditeur de bandes dessinées dévoile ses chiffres de ventes, mettant en avant les succès mais aussi les échecs, dessinant une analyse intéressante d'un secteur de plus en plus polarisé.

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Par Anne-Laure Walter
Créé le 21.01.2014 à 19h27

Serge Ewenczyk, le créateur de Ça et là, maison spécialisée en bande dessinée, s’est livré sur le blog des éditions à un bilan transparent de son année. Cette louable initiative montre bien, à travers un cas particulier, la situation des petits éditeurs du secteur dans un marché qui se transforme avec une baisse des tirages moyens et une polarisation des ventes.

L’éditeur, qui publie annuellement une quinzaine de titres, a réalisé “la meilleure année en terme de chiffre d'affaires depuis la création de Çà et là, essentiellement grâce à deux livres, Mon Ami Dahmer et Annie Sullivan & Helen Keller qui ont respectivement dépassé 7000 et 6000 exemplaires vendus la première année, ce qui nous est très rarement arrivé (la seule autre fois où nous avons eu deux succès dans l'année c’était avec les 90 livres et 90 films cultes, mais ce sont des livres à 9€, contre 20€ et 22€ pour le Dahmer et le Keller).”

Cependant l’éditeur remarque que “2013 sera également l’une des années où nous aurons connu le plus grand nombre de méventes soit cinq, voire six bouquins qui seront à terme à moins de 1000 exemplaires vendus. Ces livres sont passés à côté de leur public et c’est un véritable crève-cœur.”

Serge Ewenczyk note que les prescripteurs classiques (presse, libraires) sont de moins en moins suivis et constate “une accentuation de la polarisation des ventes, avec quelques livres qui arrivent à tirer leur épingle du jeu et marchent bien et presque tous les autres qui se retrouvent avec des ventes basses, voire très basses. Il n’y a quasiment plus de ventes ‘moyennes’.”
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En analysant les chiffres de ventes qu’il détaille sur le blog, il montre que la médiane des ventes (1297 exemplaires cette année pour Ça et là) est très proche du point mort de la plupart des albums (1100 exemplaires en moyenne) “ce qui provoque des problèmes de trésorerie quand on enquille plusieurs tôles et entrave le financement des frais généraux de la structure, qui sont certes bas, mais non nuls”, analyse-t-il.

L’évolution du marché fait que “nous sommes tous ‘condamnés’ à avoir chaque année au minimum un succès (chacun à son échelle) pour financer les échecs des autres livres et nos frais généraux” conclut-il.

Pour une analyse plus générale du marché, Livres Hebdo consacre son prochain dossier qui paraîtra vendredi 24 janvier, à la bande dessinée et au manga, à l’occasion du 41e festival d'Angoulême du 30 janvier au 2 février.

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