La preuve : je suis là après une longue hibernation. Oui, l’hiver se termine dans l’hémisphère sud, le soleil brille et c’est, ma foi, très bien ainsi. Quant à la rentrée littéraire, elle n’appartient en principe pas au domaine que veut couvrir (très partiellement) ce blog, et c’est très bien aussi. On va enfin ne pas vous parler d’Angot, de Millet et de Nothomb. Rafraîchissant, non ? Les collections de poche semblent cependant gagnées par cette fièvre à nulle autre pareille, qui provoque des poussées de température entre la fin août et les premiers prix littéraires. La rentrée est devenue un label, presque aussi magique qu’un logo « Vu à la télé ». Et la bande rose frappe du Points : « Rentrez littéraire ! » Neuf titres qui n’ont rien d’une rentrée du pauvre, et qui ouvrent largement le regard : vers les émigrés clandestins en France (Olivier Adam, À l’abri de rien ), l’île Maurice (Nathacha Appanah, Le dernier frère ), une banlieue anglaise (Rachel Cusk, Arlington Park ), la Sibérie (James Meek, Un acte d’amour ) ou l’Afrique du Sud (Troy Blacklaws, Karoo Boy ). Cinq des auteurs réédités dans cette belle livraison sont aussi dans l’actualité de la rentrée, avec chacun un nouveau titre. Il y a de belles découvertes qui sont des débuts de pistes pour la suite (passez La robe , de Robert Alexis, vous sortirez transformé de la cabine d’essayage). Il y a, comme c’est inévitable, des déceptions (Mazarine Pingeot infligeant Le cimetière des poupées , par exemple). Deux semaines après, la même collection réédite un titre qui aurait pu faire partie de l’office du 21 août : Allumer le chat , de Barbara Constantine. Puisqu’elle est également dans la rentrée avec un nouveau titre. Mais peut-être faut-il choisir entre la bande rose et la publicité à l’intérieur de la couverture pour À Mélie, sans mélo , pratique plus habituelle dans un Pocket que dans un Points… Sans bande, mais avec une bourse Goncourt de la nouvelle (Brigitte Giraud, L’amour est très surestimé ) et un prix Nobel (Doris Lessing, Un enfant de l’amour ), J’ai Lu a craqué de son côté pour la rentrée. Avec des couvertures élégantes qui cachent peut-être des merveilles. Il faudra y aller voir de plus près. Côté découvertes, je manquerais à tous mes devoirs (ceux que je me donne à moi-même) si je ne vous disais pas comment Pocket a mis l’accent sur sa série « Nouvelles voix » avec cinq titres pour les curieux. Et, côté establishment , il est difficile d’ignorer la réédition d’ Au secours pardon , le roman russe (et, à mon sens, raté) de Frédéric Beigbeder au Livre de poche. Je vous le disais, ça sent la rentrée !

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