17 septembre > nouvelles France

Jean-Pierre Enard- Photo DR/FINITUFE

Jean-Pierre Enard (1943-1987), dont Finitude propose une nouvelle édition des Contes à faire rougir les petits chaperons, prisait le pastiche littéraire. Il l’avait notamment prouvé avec La reine du Technicolor (Presses de la Renaissance, 1980, repris chez Finitude), fier hommage au fait divers, et dans son roman-feuilleton en cinq parties, Rassemblement, un petit bijou, jadis inséré dans les pages de la revue Roman entre 1982 et 1983, jamais repris en volume. C’est chose faite aujourd’hui chez Finitude, qui publie L’existence précaire des héros de papier... L’éditeur bordelais a eu la bonne idée de glisser entre chaque chapitre du roman-feuilleton en question des nouvelles parues dans Gang, Subjectif ou le collectif Paris Noir chez Dernier Terrain vague.

On croisera ici Plaisance Vaugirard. La native de Martigues est une séduisante femme de 50 ans avec son nez en trompette, ses taches de rousseur et ses boucles folles. Danseuse nue au Concert Mayol et faiseuse d’anges, elle s’est reconvertie dans la voyance. Sauf qu’un de ses clients à l’accent à couper au couteau, le menaçant Ismaël Vajà, la somme de se raconter en long et en large… Ajoutons que Plaisance est éprise d’un boxeur qui donne des coups plus qu’il n’en reçoit.

Le dénommé Jo Ribeiro, lui, lutine une chercheuse au CNRS qu’il assassine ensuite. N’oublions pas de mentionner la présence en ces pages de Haji Houssibi, un mollat athée, et d’Alex Vabre, le nez le plus célèbre de la planète… Aux manettes, Jean-Pierre Enard soigne ses effets, ses enchaînements. Son plaisir est hautement communicatif.

AL. F.

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