19 février > roman Israël

Elle, c’est Macha. Une adolescente aux taches de rousseur et au visage de Mongole. Lui, c’est son frère Victor. A ses yeux un garçon "insupportable de naissance", à l’"indécrottable désinvolture". Macha est toujours sur ses gardes. Victor ne cherche qu’à se faire aimer, quitte à se montrer un spécialiste du mensonge et de l’élucubration.

Les deux héros du nouveau roman d’Alona Kimhi ont dix-huit mois d’écart mais mesurent la même taille. Leurs parents sont morts quatre ans plus tôt dans leur Ford Cortina lors d’un accident de voiture.

Macha et Victor habitent la banlieue d’Haïfa. Un quartier de nouveaux immigrants. Avec leur grand-mère, Catherine. Veuve, elle vient d’Odessa qu’elle a fui après la guerre à cause de tous les agents de la Tcheka qui grouillaient en ville. Depuis peu, elle a réussi à adopter ses petits-enfants, à devenir leur tutrice officielle.

Catherine voit Macha comme une petite sauvageonne "dure et maigrichonne". Quant à Victor, elle sait qu’il faut le surveiller comme le lait sur le feu. La sœur et le frère sont comme chien et chat. Macha traite de "merde" un Victor qui la qualifie de "sale nazie". Dans les premières pages, Macha attend Victor. Avec mamie, ils doivent ce jour-là se rendre au cimetière, y commémorer la disparition de leurs parents.

Macha voit rouge quand elle découvre que Victor exhibe un pistolet de marque Beretta, volé au colonel Baktar, le père de son camarade de classe Nimrod. Garçon à qui il soutient que le disco We are family de Sister Sledge est un summum de la perfection rythmique…

On a plaisir à retrouver Alona Kimhi dont on n’a pas oublié Suzanne la pleureuse (Gallimard, 2001, repris chez Folio) et Lily la tigresse (Gallimard, 2006, repris chez Folio). Dans Victor et Macha, celle-ci opère un habile va-et-vient entre ses protagonistes. En détaillant la manière dont ils fonctionnent ensemble et séparément. La dépendance qu’ils ont les uns par rapport aux autres. Al. F.

13.02 2015

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