Pour Audrey Petit, chez Orbit, il existe « une forte demande de rationalisation de la part des libraires ».- Photo OLIVIER DION

Qu'il est loin le temps où le rayon des littératures de l'imaginaire se limitait à un coin de table poussiéreux au fond de la librairie. Bit-lit, fantasy, fantastique et SF foisonnent en librairie et sont régulièrement propulsés en tête de gondole dans les grandes surfaces culturelles. Pourtant, l'univers des littératures de l'imaginaire cherche encore son rayon propre et, selon Audrey Petit, éditrice du label Orbit, il y a encore pour cela beaucoup d'efforts à faire. "Il y a une confusion dans les rayons et une forte demande de rationalisation de la part des libraires, qui ne s'en sortent pas entre les genres, les sous-genres, etc.", observe-t-elle.

Robots, zombies ou robots-zombies, vampires, romans "teintés de fantastique" ou polars "d'anticipation"... Pour aider les libraires à s'y retrouver et pour gagner eux-mêmes en visibilité, les éditeurs redoublent d'astuces. Orbit a décidé, en synergie avec Le Livre de poche, d'apposer sur les couvertures de tous ses livres d'imaginaire publiés en format de poche un double logo. Milady applique depuis octobre 2011 une signalétique à sa collection de bit-lit, désormais divisée en cinq thèmes (action, humour, gothique, romance et sexy) représentés par des pictogrammes au dos des couvertures des ouvrages.

En librairie, des expériences sont menées, notamment à la Fnac et chez Virgin. Cette dernière enseigne a inauguré en septembre dernier dans son magasin des Champs-Elysées un premier espace, "Les mondes de l'imaginaire", identifié par une signalétique propre et une décoration thématique, et qui regroupe tous les genres du secteur en réservant un espace aux genres à succès comme la bit-lit. Si, pour certains, présenter les titres d'Anita Blake près de ceux de Ian Banks est une hérésie, d'autres considèrent l'initiative comme une aubaine. Pour Jérôme Vincent, des éditions Actu SF, les acheteurs amateurs de dents pointues ou d'anges déchus deviennent ainsi une cible potentielle : "Ce public achète en masse les romans qui sont vendus à côté des vôtres. Il vient dans le même rayon : c'est un réservoir potentiel. Il nous faut amener ce nouveau lectorat, essentiellement féminin et aventurier, à la science-fiction ou au fantastique, et le fidéliser."

17.02 2015

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