De nouveaux remous autour du festival d'Angoulême

Festival d'Angoulême en 2010 (c) v.thomas / LH

De nouveaux remous autour du festival d'Angoulême

Dans une lettre adressée à la mairie d'Angoulême, Bertrand Morisset juge anticompétitive la convention que la ville vient de renouveler avec la société organisatrice du festival de BD.

avec ag Créé le 15.04.2015 à 22h43

Début juillet, à quelques jours d'une réunion rassemblant les financeurs publics du Festival International de Bande Dessinée (FIBD) d'Angoulême et 9ème Art+, société organisatrice de l'événement, Bertrand Morrisset, patron de l'agence Tome 2, a adressé une lettre au maire de la ville Philippe Lavaud. Dans cette lettre, dont le quotidien Sud Ouest s'est fait l'écho le 10 juillet, il reprochait à la Ville de confier à 9ème Art+ la gestion du festival pour trois années supplémentaires sans avoir au préalable organisé un appel d'offres. Un procédé jugé anti-compétitif par Morisset, qui est aussi commissaire du Salon du livre de Paris.

En optant pour ce type de convention qui lui permet de subventionner directement la société organisatrice, la Ville exempte l'association FIBD de la TVA. C'est l'ancien préfet François Burdeyon qui avait mis au point ce dispositif.

Dans un communiqué qu'il nous a fait parvenir, Philippe Larbaud a souhaité lever tout soupçon sur la légalité de cette convention. «Pour l'organisation du festival, cette association [le FIBD] a conclu en 2007 une concession d'exploitation avec la SARL 9eme Art+ pour une durée de dix ans, sachant qu'une convention triennale régit les relations avec la Ville et le FIBD et permet tous les trois ans de poursuivre, et si nécessaire, de préciser le cadre de leur coopération. Il n'est pas nécessaire de passer par la procédure d'appel d'offres car le Festival n'appartient pas à une institution. La Ville soutient le Festival, mais elle n'en est pas l'organisatrice de la même manière que les Francofolies à La Rochelle, le Printemps de Bourges ou le Main Square à Arras qui fonctionnent sur un mode similaire. Le financement du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême se fait bien en respect des règles publiques», explique le maire. Il précise en outre avoir accepté de rencontrer Bertrand Morisset pour s'entretenir avec lui.

Frank Bondoux, délégué général de Neuvième Art +, a lui aussi réagi fermement aux accusations de Bertrand Morisset. D'après lui, la date choisie pour l'envoi de la lettre laisse peu de doutes sur les intentions de son auteur : «cette lettre est de nature à jeter le trouble. J'y vois une tentative de déstabilisation du leadership d'Angoulême», a-t-il confié à Sud Ouest le 15 juillet. Rappelant à son tour que la procédure d'appel d'offres ne s'applique pas dans le cadre de la convention liant sa société aux collectivités territoriales, il s'interroge sur cette initiative : «J'ai du mal à saisir quel est l'intérêt de Bertrand Morisset dans cette affaire, puisqu'il ne représente que lui, pas la profession. Je rappellerai qu'avec "Paris BD" et "La fête de la BD", il a déjà tenté de proposer des alternatives à Angoulême».

La prochaine édition du FIBD aura lieu fin janvier 2011. Sur les 3,5 millions d'euros de son budget, 1,7 millions proviennent de fonds publics.
15.04 2015

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