De nouveaux services numériques

De nouveaux services numériques

Le déploiement des offres numériques de plusieurs éditeurs a pris du retard, mais les importants investissements annoncés il y a un an doivent déboucher d’ici à l’automne sur des dispositifs opérationnels, d’abord pour le marché universitaire.

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Par Charles Knappek
avec Créé le 11.10.2013 à 19h48 ,
Mis à jour le 08.05.2015 à 15h07

Francis Lefebvre avait annoncé à la fin de l’été 2012 le lancement de son service d’iMémento. Celui-ci sera finalement opérationnel en octobre, annonce Odile Segura, responsable marketing VPC de l’éditeur. « Nous allons démarrer avec six titres, précise-t-elle. Au fur et à mesure des rééditions et des nouvelles parutions de mémentos, l’offre sera enrichie. » Exclusivement disponibles sur iPad, les iMémentos sont la version numérique de la collection phare de Francis Lefebvre, les « Mémento ». Ils bénéficieront d’une mise à jour en continu. «Aujourd’hui, les “ Mémento ? papier bénéficient d’une mise à jour grâce à un système d’alerte, mais c’est au client d’aller chercher l’information sur notre site. Avec l’iMémento, le système intègre automatiquement la mise à jour dans le texte sur la tablette. Les contenus ne sont pas modifiés, la mise à jour apparaît à côté du paragraphe concerné », détaille Odile Segura. La commercialisation en livres numériques des autres collections de Francis Lefebvre, sans les fonctionnalités proposées sur les iMémentos, n’est en revanche pas encore à l’ordre du jour. « Nous n’avons pas de calendrier précis, mais cela concernera pour commencer la collection “Dossiers pratiques? », avance Odile Segura.

Egalement annoncée pour la rentrée 2012, la publication au format ePub des premiers ebooks universitaires de Dalloz devrait être effective cet automne. « Nous avions travaillé l’an dernier à la sortie en ePub de quatre collections d’ouvrages à destination des étudiants [“Cours?, “Hypercours?, “Sirey? et “Précis?, NDLR], mais cela ne s’est pas fait aussi vite qu’on l’avait prévu. Ce sera prêt à la rentrée », explique Hélène Hoch, directrice éditoriale universitaire chez Dalloz. L’offre concernera pour commencer une soixantaine de titres et sera disponible sur Apple, Amazon, Kobo et Numilog. L’éditeur propose également des versions numériques feuilletables en ligne gratuitement de ses neuf principaux codes et l’envoi de mises à jour par courriel tous les deux mois. « L’idée est de contribuer au maintien des ventes en librairie en proposant un supplément au seul support papier, indique Guilhem Cros, directeur éditorial des codes. En revanche, aucun développement n’est encore d’actualité pour les titres à destination des professionnels. «Les étudiants sont des “digital natives?, ils ont des facilités d’utilisation du numérique ; la logique est différente sur les titres destinés aux praticiens, justifie Hani Feghali, directeur éditorial des ouvrages professionnels. Une grande partie de nos contenus sont déjà disponibles sur Dalloz.fr en version feuilletable, mais la demande en ebook n’a pas la même acuité que pour les codes ou l’universitaire. »

A la recherche du format idéal.

Chez Lextenso, où les ouvrages numériques ne sont aujourd’hui proposés qu’en version homothétique et représentent moins de 1 % des ventes, la directrice générale Emmanuelle Filiberti considère que même sur le marché universitaire, il est encore tôt pour commercialiser des ebooks : « Tant que le mode d’enseignement du droit est le même et que les examens ne changent pas, il n’y a pas forcément lieu de modifier notre production éditoriale en proposant des ebooks », estime-t-elle. Les prochains développements, dont le calendrier est encore incertain, prendront donc surtout la forme d’une offre bimédia : « Le papier serait enrichi par des compléments en ligne sous forme de cas pratiques, de quiz ou de QCM », annonce Emmanuelle Filiberti.

De son côté, Foucher a pour la première fois proposé des ebooks en « Fiches et QCM » à l’automne 2012. La collection comprend une série d’ouvrages juridiques. « L’intérêt est l’interactivité sur les QCM, mais l’activité démarre et les ventes sont encore faibles. C’est marginal en CA, mais pas en temps passé. Le papier va longtemps rester notre activité principale », confie Marilyse Vérité, responsable enseignement supérieur et développement numérique de Foucher.

Les éditeurs continuent de chercher le format de lecture numérique le plus à même de répondre aux attentes de leurs lecteurs. Wolters Kluwer développe à partir de septembre une bibliothèque digitale - au nom encore indéterminé - qui permettra de consulter l’ensemble de ses publications (monographies, doctrines, revues) aussi bien sur ordinateur que sur tablette, en conservant les bénéfices de la mobilité en mode connecté ou déconnecté. « Les professionnels pourront consulter un titre sur leur tablette, prendre des notes, et les retrouver sur leur ordinateur en arrivant au bureau », indique Isabelle Bussel, directrice générale du pôle droit et réglementation de Wolters Kluwer France. Une boutique intégrée permettra d’ajouter de nouveaux titres dans cette bibliothèque numérique. Les clients conserveront la faculté d’acheter la version papier, la version digitale, ou les deux dans le cadre d’une offre packagée. A terme, ils devraient également pouvoir ajouter leurs propres contenus, voire les publications d’autres éditeurs. « Jusqu’à présent, les ebooks ne décollent pas dans l’édition professionnelle parce qu’ils s’intègrent mal avec les outils des praticiens. La lecture d’un ouvrage juridique n’a rien à voir avec celle d’un roman, et la liseuse n’apporte ici aucune réelle plus-value, estime Isabelle Bussel. Avec cette offre, nous espérons coller aux besoins de la profession. » <

11.10 2013

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