La journaliste et romancière québécoise Denise Bombardier est décédée mardi 4 juillet à l'âge de 82 ans, en raison de « complications après des examens médicaux » selon son employeur, le groupe de média Québecor. Cette intellectuelle, féministe engagée, l'une des premières femmes à avoir réussi à s'imposer dans les médias québécois, était connue pour son franc-parler. Elle a notamment été la tête d'affiche de Radio-Canada dans les années 1970 et 1980 pour des émissions politiques et culturelles, interviewant de nombreuses célébrités.

Denise Bombardier entretenait également des liens forts avec la France, où elle avait terminé ses études, et avait marqué les esprits un soir de mars 1990, lors de l'émission de Bernard Pivot Apostrophes. Devant deux à trois millions de téléspectateurs, la Québécoise s'était opposée, seule, à Gabriel Matzneff, dont les écrits faisaient l'apologie des relations sexuelles avec les enfants et les adolescents, estimant que la littérature ne pouvait pas « servir d'alibi ». Elle lui avait crié sa colère, s'inquiétant pour les conquêtes mineures de l'écrivain et jugeant qu'il aurait eu « des comptes à rendre à la justice » s'il n'avait pas « une aura littéraire ».

« Amoureuse du Québec et de la langue française »

Au Québec, la chroniqueuse était également connue pour ses prises de position conservatrices et pour ses ouvrages comme le Dictionnaire amoureux du Québec (Plon, 2014) et Lettre ouverte aux Français qui se croient le nombril du monde (Albin Michel, 2000). Elle avait par ailleurs écrit un portrait de la star Céline Dion après l'avoir suivie pendant un an lors de sa tournée mondiale, et avait également écrit la chanson La Diva pour cette dernière.

Son décès a suscité de nombreuses réactions du monde politique et culturel. « Bon voyage chère Denise. Brillante, courageuse, drôle. Amoureuse du Québec et de la langue française », a tweeté le Premier ministre du Québec François Legault. Pour la mairesse de Montréal, Valérie Plante, « son départ est un choc pour tout le Québec ». « Femme de parole et de tête, Denise Bombardier était une grande Montréalaise qui avait le courage de ses opinions », souligne-t-elle.