Françoise Kerymer confirme l'essai. Avec Seuls les poissons, elle poursuit la saga familiale entamée il y a deux ans avec son premier roman Il faut laisser les cactus dans le placard, dont les ventes atteignent les 55 000 exemplaires (avec les versions poche et France Loisirs).

On retrouve ainsi les membres de la famille Vautrin, dispersés cette fois aux quatre coins de la planète. A Paris, Marie cherche à vendre sa librairie mais se sent perdue depuis que son mari, Alex, s'est installé à Corfou pour composer sa nouvelle sonate, et que ses deux filles ont quitté le nid : la cadette, Elsa, effectue un stage dans un hôpital à New York, et l'aînée, Sarah, à la tête de l'entreprise familiale, élève seule son enfant sachant que son compagnon, Gabriel, a disparu, sans laisser de traces. Entre impératifs familiaux et aspirations personnelles, chacun cherche sa voie et son équilibre. Mais le retour inattendu de Gabriel, un an après sa disparition, va créer une onde de choc d'autant plus forte qu'il revient transformé. Loin de l'être lumineux qu'il était, il est devenu faible, fermé, apeuré. Que s'est-il passé ? Françoise Kerymer lève progressivement le voile en s'appuyant, comme dans son précédent roman, sur un récit polyphonique. Si l'on retrouve sa sensibilité dans l'écriture, on découvre des personnages plus complexes et tourmentés que les apparences. D'ailleurs, le titre Seuls les poissons vient de l'aphorisme "seuls les poissons morts suivent le courant"... autrement dit, seuls les vivants le remontent.
D'un naturel discret, Françoise Kerymer (c'est un pseudonyme) avait souhaité gardé l'anonymat lors de la parution d'Il faut laisser les cactus dans le placard. Ayant effectué sa carrière dans Le secteur de la librairie, elle donne aujourd'hui un autre indice sur son identité en acceptant la publication de sa photo. S'affirmant désormais écrivaine, elle annonce un troisième volume pour sa saga familiale, construite dès le départ comme une trilogie.