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Dossier Livres adaptés : des livres sur mesure

Olivier Dion

Dossier Livres adaptés : des livres sur mesure

Une poignée d’éditeurs spécialisés propose des ouvrages à destination des personnes aveugles, malvoyantes, dyslexiques ou autistes. Ce marché de niche du livre dit adapté s’appuie sur un dynamique réseau de médiathèques mais la production intègre difficilement le circuit traditionnel du livre.

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Par Marion Guyonvarch
Créé le 18.11.2016 à 00h32 ,
Mis à jour le 18.11.2016 à 09h55

Trois cent dix-sept titres de la dernière rentrée littéraire ont été mis à la disposition des "publics empêchés", a annoncé la semaine dernière le Syndicat national de l’édition (SNE). Lancée en 2013, l’opération "La rentrée littéraire pour tous", initiée par le SNE en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF), a pour objectif de rendre systématiquement accessibles aux personnes aveugles ou malvoyantes les livres de la rentrée, dans un format numérique adapté. L’adaptation, financée par le Centre national du livre, se fait à partir des fichiers fournis par les 76 éditeurs participants, grâce aux associations BrailleNet, GIAA, INJA-DTEA, Lisy, et aux médiathèques de Montpellier.

A la médiathèque Valentin-Haüy, le rayon des nouveautés des livres audio - Photo OLIVIER DION

En effet, nombreux sont les lecteurs qui ne peuvent pas ou plus avoir accès à la lecture classique : aveugles, malvoyants, mais aussi personnes souffrant de troubles du langage, de dyslexie, d’autisme, ou de handicap mental. La dyslexie par exemple touche à elle seule 600 000 élèves et 3 millions d’adultes tandis que la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) touche un million de Français de plus de 50 ans. Avec 7,9 millions de personnes atteintes d’un handicap en France, soit 13 % de la population, les besoins en matière d’édition adaptée sont importants mais appellent des réponses très variées en fonction du handicap (livres audio, ouvrages en braille, etc.).

"Nous avons de plus en plus de personnes qui n’ont aucun problème de vue et se tournent vers les livres à gros caractères pour un simple confort de lecture." Grégory Chaquin, Libra Diffusio- Photo WAAP!.FR

Pendant longtemps, hormis les ouvrages en braille destinés aux aveugles, il n’existait quasiment aucune offre pour ces lecteurs. Depuis une trentaine d’années, les choses évoluent. Un nombre croissant d’ouvrages adaptés sont publiés chaque année, sans compter les livres audio tout public qui peuvent aussi séduire les lecteurs malvoyants. L’objectif affiché est de permettre à tous de trouver ou retrouver le chemin et le goût de la lecture.

"La Fédération des aveugles de France ou l’association Valentin Haüy nous aident financièrement et pour la commercialisation de nos livres." Sophie Martel, Benjamins Media - Photo DR

Ce sont de petites structures, souvent associatives, créées par des personnes directement confrontées à ces problèmes d’accessibilité, qui ont été les premières à se lancer sur le marché dans les années 1990. La maison d’édition Les Doigts qui rêvent, qui publie des livres tactiles - 255 depuis sa création - pour les enfants malvoyants et aveugles, est née en 1994 dans la classe de Philippe Claudet, un instituteur qui avait besoin de matériel pour ses élèves déficients visuels. Le Miroir aux troubles, spécialisée dans les livres pour enfants dyslexiques, a été créée par Laurence Dufour, qui ne trouvait pas d’ouvrages convenant à sa fille dyslexique. Idem pour Feryane, spécialiste des ouvrages en gros caractères, fondée en 1991 par une bibliothécaire en milieu hospitalier, Lina Saporta. "Les lecteurs malvoyants voulaient et veulent toujours lire la même chose que les autres, pouvoir se plonger dans le dernier livre de leur auteur préféré. Ces livres n’existaient pas, ma mère a choisi de les éditer", résume sa fille Cécile Saporta, aujourd’hui directrice de la maison qui publie une soixantaine d’ouvrages par an.

Les choses bougent

Le marché est encore un marché de niche, dont les chiffres de vente, stables, sont loin de ceux de l’édition classique. "Pour nous, un best-seller est un livre qui se vend à 1 000 exemplaires, comme Millénium", sourit Lucie Bressy, fondatrice d’A vue d’œil, l’une des plus importantes maisons dans le secteur des gros caractères qui a vendu 55 000 livres en 2015. Idem pour A la loupe, autre acteur important de ce secteur avec un catalogue de 550 titres, qui tire en moyenne ses ouvrages en gros caractères à 800 exemplaires.

Petit à petit, le marché s’est structuré et développé. L’offre s’est ainsi étoffée, dans tous les domaines du livre adapté. Elle se décline en adaptations de livres existants (T’choupi jardine a par exemple été adapté en livre tactile par Les Doigts qui rêvent) et en créations originales. Au rayon livres en gros caractères, il y a désormais trois périodes de parutions dans l’année (septembre, février et mai), et le délai d’adaptation des nouveautés s’est fortement réduit. "Riquet à la houppe, le dernier Amélie Nothomb, est sorti chez nous trois semaines après sa parution chez Albin Michel", se réjouit Cécile Saporta. L’offre commencerait même à séduire le grand public. "Parmi nos lecteurs, nous avons de plus en plus de personnes qui n’ont aucun problème de vue et se tournent vers les livres à gros caractères pour un simple confort de lecture, il y a un rajeunissement du public", confie son confrère Grégory Chaquin, éditeur chez Libra Diffusio, avec 70 livres à gros caractères par an. Preuve que les choses bougent, outre des éditeurs spécialisés pour les enfants dyslexiques comme Les Terres rouges, le livre adapté suscite aussi l’intérêt des maisons généralistes : en 2015, Castelmore a inauguré "Dyslexie" en fiction jeunesse et, début octobre, Belin a lancé une collection de littérature jeunesse qui s’adresse aux enfants dyslexiques de 8 à 12 ans.

Un livre pour toute la famille

Reste que le pari éditorial de ces éditeurs n’est pas simple à relever. Pour chaque type de public empêché, les besoins sont spécifiques et la conception des ouvrages obéit à des logiques et des règles particulières. Pour les livres en gros caractères, par exemple, qui sont souvent des adaptations négociées aux mêmes conditions que les livres de poche, c’est sur la mise en page et la lisibilité que se concentrent les efforts. "Police de caractère grossie en taille 16, 18 ou 20 [contre 10 ou 12 pour un livre classique, NDLR], interlignage plus important, marges plus grandes… on a un maximum de 1 300 caractères par page pour que cela soit le plus clair possible", détaille Lucie Bressy d’A vue d’œil. Chez Benjamins Media, maison associative qui crée des livres jeunesse accessibles aux enfants malvoyants et aveugles, la naissance d’un livre est un processus encore plus complexe. "Nous avons une approche vraiment universaliste. Ce que nous voulons c’est que ce livre, toute la famille puisse le lire ensemble. Du coup, nos ouvrages se composent d’un livre sonore, joué par des comédiens, avec une véritable ambiance sonore, d’un livre illustré et d’une version en braille, explique Sophie Martel, la directrice. Mais c’est du travail !" La maison ne publie que cinq nouveautés par an.

La fabrication peut même parfois s’apparenter à du travail d’orfèvre. Depuis dix ans, les éditions Patrimoine développent une collection de livres d’art tactiles, "Sensitinéraires". L’objectif : permettre aux aveugles et malvoyants de savoir à quoi ressemblent les grands monuments français. Seuls cinq ouvrages ont été publiés car il faut près de deux ans pour les concevoir. L’un d’eux est consacré à la Sainte-Chapelle. Trente-six pages permettent aux lecteurs de toucher des doigts des reproductions en papier gaufré des façades, des vitraux, ou encore des statues. Le tout accompagné d’un CD audio de présentation de la Sainte-Chapelle et d’un livret d’accompagnement. "La conception prend un temps fou, il faut sélectionner ce qu’on veut montrer et ce qui est important pour les aveugles pour qu’ils imaginent le plus fidèlement possible le bâtiment. Puis un graveur, Christian Bessigneul, fabrique minutieusement les planches. Il a fallu ensuite trouver le papier adapté, un papier japonais, qui ne se déforme pas et ne se casse pas, explique Clair Morizet, chef du département commercial des éditions. C’est un artisan spécialiste du gaufrage qui les imprime, page par page. Sur chacune, il peut y avoir jusqu’à 7 niveaux de reliefs." De la haute couture, très coûteuse à fabriquer. Vendus 35 euros, ces livres tactiles reviennent bien plus cher et sont en réalité financés grâce au mécénat.

Subventions et financement

Les éditions Les Doigts qui rêvent, qui publient 6 à 8 nouveautés par an, sont confrontées à la même problématique. "Nos livres sont une usine à gaz à fabriquer, sourit Philippe Claudet, sur la page de gauche, il y a un texte en braille et un texte en très gros caractères, et sur la page de droite une illustration, composée de différentes matières découpées et collées, qui permettent à l’enfant de reconnaître ce qui est dessiné grâce à la texture. On essaie aussi de représenter tous ces objets que l’enfant ne peut pas toucher, comme une mouche ou un nuage, pour qu’il puisse s’en faire une idée." La fabrication, réalisée par un chantier d’insertion et à laquelle participent aussi 30 bénévoles, est très artisanale. "On a adapté Petit-Bleu et Petit-Jaune, le livre pour enfants de Leo Lionni, en crochet, vous imaginez le travail ! Ce sont des mamies qui viennent chaque mercredi faire ces travaux de couture minutieux. On met entre huit et douze mois pour faire un livre en 200 exemplaires. Si nous en faisons 2 500 dans l’année, nous sommes contents !" Vendu 66 euros, le livre a en réalité un prix de revient de 160 euros, la différence étant compensée par des subventions.

Les dons et les subventions jouent souvent un rôle central dans le financement des livres adaptés. Chez Benjamins Media par exemple, ils représentent 50 % du budget. "La Fédération des aveugles de France ou l’association Valentin Haüy nous aident financièrement et pour la commercialisation de nos livres", explique Sophie Martel. La Fondation de France et le Centre national du livre ont aussi été un soutien de poids puisqu’ils ont aidé les bibliothèques à acquérir des ouvrages en gros caractères.

"On souffre d’un manque de visibilité, de nombreux lecteurs qui pourraient être intéressés par nos collections ne savent même pas qu’on existe." Cécile Saporta, Feryane- Photo DR

Ces petites maisons peuvent s’appuyer sur leur connaissance parfaite des besoins de ces publics empêchés pour concevoir des ouvrages réellement adaptés et peuvent bénéficier d’une politique de cession de droits très avantageuse, mais souffrent d’une position à part, en marge du circuit traditionnel du livre. En matière de diffusion, les livres adaptés sont quasiment absents des librairies. "On souffre d’un manque de visibilité, déplore Cécile Saporta, de nombreux lecteurs qui pourraient être intéressés par nos collections ne savent même pas qu’on existe." Manque de place, conditions peu avantageuses (pas de retour, remises faibles…), les libraires ne se précipitent pas pour faire entrer ces ouvrages dans leurs rayons. A Bordeaux, la librairie Mollat, l’une des plus grandes librairies indépendantes de l’Hexagone, fait figure d’exception avec son petit rayon livres en gros caractères d’"une dizaine d’étagères", précise Pierre Coutelle, le responsable du rayon littérature et sciences humaines. "L’offre, c’est essentiellement de la fiction, des nouveautés. Il y avait une demande de certains lecteurs, mais c’est surtout un service que l’on rend, afin que ces ouvrages soient facilement accessibles", explique-t-il. La vente en ligne, créneau dans lequel de nombreux éditeurs se sont engouffrés, est une alternative à cette absence de visibilité en librairie mais ne représente qu’une petite part des ventes.

Les meilleurs diffuseurs des livres adaptés sont les bibliothèques. Les éditeurs sont unanimes : "Nous y réalisons 90 % de nos ventes", affirme Cécile Saporta qui expédie son catalogue à toutes les médiathèques de France trois fois par an. Idem pour Feryane, Benjamins Media et consorts, dont les principaux clients sont les établissements publics. Des bibliothèques qui se veulent de plus en plus accessibles, mais subissent depuis la crise une baisse de leurs crédits qui risque, à court terme, de ralentir le marché. "Avant, la bibliothèque départementale de l’Ardèche, par exemple, nous commandait un livre en 5 exemplaires, aujourd’hui c’est 2", déplore Lucie Bressy.

Inovation technologique

Mais le secteur n’a pas fini d’évoluer. La révolution numérique est déjà en marche puisque plusieurs éditeurs utilisent les possibilités offertes par ces nouveaux outils. Chez Benjamins Media, le format ePub 3 permet de proposer des livres accessibles à la fois aux enfants sourds et malentendants et aux aveugles ou malvoyants. "Sur iPad, nous avons un système voice over pour les enfants aveugles, qui peuvent aussi lire le texte en braille éphémère [un écran spécifique sur lequel apparaissent des petits picots en plastique qui forment le texte en braille, NDLR] et nous pouvons y ajouter une vidéo en langue des signes pour les enfants malentendants. Il y a beaucoup moins de limites", détaille Sophie Martel. La norme Daisy, un format de livre audio qui structure le texte pour permettre au lecteur de naviguer facilement, de marquer des pages, de ralentir la lecture, etc., est elle aussi de plus en plus utilisée et, si elle était généralisée à tous les livres audio édités, pourrait élargir encore l’offre destinée aux personnes malvoyantes. Enfin, côté braille, l’association pour aveugles Valentin Haüy espère réussir à démocratiser les afficheurs de braille éphémère (qui coûtent plus de 3 500 euros) en en proposant un à moins de 450 euros très bientôt. Appidys, un projet de liseuse d’ebooks 100 % adaptés aux enfants dyslexiques, va bientôt sortir, et Le Miroir aux troubles, en partenariat avec C..TexDev, a publié Curry l’écureuil, la première application-livre pour les enfants souffrant de troubles de la communication et du langage (autistes et dyslexiques), mêlant textes, sons, pictogrammes et tests de compréhension. Pas de doute, l’avenir du livre adapté va aussi s’écrire en format numérique.

Les bibliothèques, royaume des livres adaptés

 

Depuis la loi de 2005 sur l’égalité des chances, les établissements publics ont pour mission de s’ouvrir aux publics handicapés.

 

Luc Maumet, responsable de la médiathèque Valentin-Haüy.- Photo OLIVIER DION

A la médiathèque Valentin-Haüy, à Paris, les aveugles sont rois, et ce depuis 1886. Fondée par Maurice de La Sizeranne, elle est aujourd’hui la plus grande bibliothèque francophone braille au monde et offre près de 24 000 livres audio, dont beaucoup sont enregistrés sur place par une équipe de 13 personnes, et 20 000 livres en braille, consultables sur place ou à distance. La structure fait tout pour rendre la lecture la plus accessible possible. Comme elle travaille essentiellement à distance, en envoyant les documents aux abonnés, "la révolution numérique a été une bénédiction", résume Luc Maumet, le responsable de la médiathèque. "Nous avons pu mettre en place une bibliothèque en ligne, Eole, sur laquelle les abonnés peuvent télécharger directement les livres de nos collections. Nous envoyons désormais les livres audio ou en braille numérique sur des CD gravés. Cela nous permet aussi de faire des échanges plus facilement avec d’autres structures à l’étranger." Pour les inconditionnels du papier, les livres sont toujours disponibles en braille. Pour faire connaître son existence et mettre ses outils à la disposition du plus grand nombre, la médiathèque a lancé un partenariat avec 80 bibliothèques publiques. Ces partenaires disposent ainsi d’une collection de 200 livres audio en format Daisy (2 euros par CD), d’appareils de lecture adaptés et d’un service d’accompagnement.

La clé de l’accessibilité

Mais il n’y a pas que les bibliothèques spécialisées qui développent l’accessibilité. Depuis la loi de 2005 sur l’égalité des chances, les établissements publics ont pour mission de s’ouvrir aux publics handicapés. Meilleure mise en avant des livres adaptés, création de pôles dédiés, ateliers autour des livres tactiles pour les faire connaître, les initiatives ne manquent pas dans les bibliothèques. La plupart ont constitué un fonds de livres en gros caractères, très populaires, de livres sonores, et mis en place des services de portage à domicile afin de faciliter l’accès des publics empêchés, qui ont plus de difficultés à se déplacer. "Il y a un intérêt croissant des professionnels pour ces problématiques, une vraie demande de formation afin d’avoir les clés pour faire venir ces publics", explique Françoise Sarnowski, ancienne bibliothécaire à la médiathèque des Champs libres, à Rennes, désormais consultante en accessibilité au sein de l’association Bibliopass. Elle propose justement des formations spécifiques destinées aux bibliothécaires pour les aider à sélectionner des livres "faciles à lire" - des livres courants, simples, qui ne poseront pas de problèmes de compréhension aux lecteurs ayant des difficultés. Pour elle, la clé de l’accessibilité, c’est la mise en avant de cette offre adaptée. "Il faut surtout que le fonds soit visible et facilement accessible, c’est ce qui va pousser les gens à venir. C’est plus important que la taille du fonds."

Certaines médiathèques se placent même à la pointe de l’innovation. C’est le cas de José-Cabanis, à Toulouse, qui a ouvert un pôle dédié aux lecteurs déficients visuels, L’Œil et la lettre, dès 2004. Celui-ci propose des livres en gros caractères, des livres en braille, des documents sonores, et un fonds de textes enregistrés en format Daisy (qui viennent de la médiathèque Valentin-Haüy). L’équipe n’en est pas restée là. Pour que les aveugles et malvoyants puissent être autonomes le plus possible, elle met à disposition des abonnés un Milestone, un petit boîtier qui permet de scanner le code de l’ouvrage et d’obtenir la retranscription sonore de la notice bibliographique. "Grâce à ce boîtier, les lecteurs peuvent se balader dans toute la médiathèque, choisir des films, des livres avec leurs enfants", explique une bibliothécaire. Un de ses collègues accueille aussi sur rendez-vous les lecteurs aveugles pour leur apprendre à utiliser les bibliothèques numériques en ligne comme Eole ou la Bibliothèque numérique francophone accessible (BNFA). Une quinzaine de personnes prennent rendez-vous chaque semaine. Enfin, la médiathèque veut sensibiliser le public sourd au livre. "Nous avons installé des cabines de téléphone qui permettent à un sourd d’appeler un proche entendant. Une interprète en langue des signes, connectée par webcam, traduit à chacun la conversation, explique la bibliothécaire. 80 % des sourds ont des problèmes de lecture, car le français est pour eux une seconde langue, qu’ils n’entendent pas. C’est un moyen de les faire venir à la médiathèque et vers la lecture."

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