Le 13 décembre,
Reporterre publie une tribune intitulée
"Des amis de Pierre Rabhi prennent la parole". Signé par près de
200 personnes, ce texte souhaite réhabiliter la figure du paysan et philosophe en revenant sur certaines critiques faites à son encontre. Ces critiques ont été récemment remise sur le devant de la scène suite au décès de
Pierre Rabhi, le 4 décembre 2021. "
Pierre était un homme comme les autres, avec ses défauts, ses qualités, ses contradictions, son engagement, ses limites. Mais il était notre ami et, alors qu’il n’est plus là pour se défendre, nous avons tenu à rétablir quelques faits" peut-on lire
. Voulant contrer le "
torrent de boue qui s’est répandu sur le paysan philosophe", les auteurs du texte reviennent l'homophobie, le sexisme, le sectarisme, la richesse supposée qui lui ont été reprochés, notamment à la suite de quelques entretiens.
Un à un, les signataires expliquent comment sa pensée a évolué ou a été incomprise sur ces sujets sociétaux. "
Pierre Rabhi appartenait à une autre génération (...) et à bien des égards il ne comprenait pas certaines évolutions de la société". De même "
lui qui vivait hors de tout espace numérique, n’a pas pris conscience de la façon dont les réseaux sociaux pourraient amplifier la polémique et a sans doute eu le tort de ne pas avoir pris la parole officiellement pour s’excuser publiquement auprès de celles et ceux qu’il avait pu blesser".
S'appuyant sur ses textes ou remettant les phrases dans leur contexte, ils réhabilitent le paysan et agroécologiste et précisent ou nuancent certaines de ses citations les plus polémiques. "
Nous sommes nombreux parmi les signataires de ce texte à avoir connu des désaccords avec Pierre. Et tant mieux. Les désaccords font grandir, pour qui se respecte. Il s’agit plutôt de rétablir des faits" rappelent-ils.
Parmi les signataires, on retrouve des militants écologistes connus comme l'océanographe
François Sarano, le documentariste et photographe
Vincent Munier, le photographe et président de la Fondation Good Planet,
Yann Arthus Bertrand, la chanteuse
Zaz ou l'actrice
Juliette Binoche, des membres de l'association Colibris et des paysans. Certains acteurs du monde du livre ont également souhaité prendre part à la tribune comme
Marie-Louise Gourdon, commissaire du Festival du livre de Mouans-Sartoux,
Dominique Favario, président Festival Livres en Marche,
Sophie Patey et Emma Pometan, attachées de presse. De nombreux auteurs tels que Lionel Astruc, Eric de Kermel,
Cyril Dion ou encore Nelly Pons l'ont signé, mais aussi ses éditrices,
Anne-Sylvie Bameule, directrice du département "Arts, Nature et Société" d’Actes Sud et
Françoise Nyssen, présidente du directoire d’Actes Sud et ancienne ministre de la Culture, ou encore
Jean-Paul Capitani (président du conseil de surveillance des éditions Actes Sud).
Cette tribune est indépendante au point de vue des journalistes de
Reporterre. La rédaction a d'ailleurs précisé que "
la publication de cette tribune a fait l’objet d’un vif débat au sein de la rédaction de Reporterre" rappelant ainsi la frilosité qu'elle avait exprimé face à certaines convictions du philosophe dans
la nécrologie qu'elle lui avait dédiée il y a une semaine.