J’adore chanter. A Manosque il y a cinq ans, nous avons donné le premier concert d’une série avec Bastien Lallemant, le Ariol’s show, un spectacle pour enfants inspiré du personnage qu’on réalise avec Marc Boutavent. C’est un merveilleux souvenir que ces 300 gosses qui nous avaient applaudis ce jour-là. Cela nous a donné l’impulsion nécessaire pour continuer.
Etes-vous souvent venu aux Correspondances de Manosque ?
Aux Correspondances, ce n’est que la deuxième fois. Manosque en revanche, je connais bien puisque j’ai été élevé dans la région, dans un patelin qui s’appelle Saint-Auban-sur Durance, où j’ai passé cinq années de mon enfance, à prendre l’accent pour ne pas me faire taper dessus. Mais Manosque c’est surtout Giono, quelqu’un qui m’est essentiel. Cette ville, c’est donc ce cocktail de souvenirs d’enfance, d’amour filial pour Giono et de réactivation de tout ça par la grâce des Correspondances.
Vous avez conçu l’affiche, et les différents décors qui mettent la ville aux couleurs des Correspondances. Quelle a été votre inspiration ?
Je travaille très peu à la commande, il faut vraiment des circonstances comme celle-là pour que j’accepte, ce qui fait que je n’ai pas l’impression d’une routine, plutôt d’une provocation amusante. C’était le premier Manosque après Covid, l’idée est venue assez naturellement de mettre des bouquins à la place des masques sur le visage des personnages. Et j’aime bien les calembours foireux, donc toutes ces histoires autour de Manosque sont arrivées spontanément.
Y a-t-il des rencontres ou spectacles que vous ne voulez pas manquer dans la programmation ?
Sans que l’on me charge exagérément la mule, chaque journée est intense. Quand je sors des signatures, des siestes, des rencontres, je vais en terrasse. Je ne verrai rien de ce qui se passe par ailleurs, en revanche, je rencontre des gens que j’aime, ce sont de petits moments agréables.
Alors quelles sont vos bonnes adresses pour boire des coups à Manosque d’ici la fin des Correspondances ?
La première fois que je suis venu avec Bastien Lallemant, nous sommes allés nous poser au Café de la Poste, et j’ai ce chouette souvenir d’avoir renoué à ce moment là avec Manosque, où je n’étais pas allé depuis longtemps.
Et où peut-on vous retrouver pendant le reste du festival ?
Vendredi, à 11h, je fais une incursion chez Giono, dans sa maison au Paraïs, avec une rencontre autour de l’Italie suivie d’un déjeuner avec Sylvie Giono, la fille de Jean Giono. J’en ai de la tachycardie. Avec les gens qui nous ont touché à ce point, on ne peut pas s’empêcher de se sentir de la famille. Le nombre d’heures dans ma vie que j’aurai passées avec Giono, à lire Giono, à penser à Giono, fait que je n’aurai pas l’audace de me présenter à Sylvie Giono comme son frère, mais il y a quelque chose de la consanguinité à cause de l’amour qu’il m’a apporté. J’ai été le contemporain de Giono pendant six ans, j’étais aussi son voisin puisque j’étais déjà dans la région, et ça me touche de savoir qu’on a respiré le même air. Mais surtout, quand je l’ai lu plus tard en allant habiter en région parisienne, il m’a rendu mon pays, et ses collines.