Après la signature de l’accord sur l’adaptation du contrat d’édition à l’heure du numérique, il n’est pas inutile de revenir sur la notion d’auteur et surtout sur son aventure tumultueuse. C’est ce qu’ont fait Isabelle Diu et Elisabeth Parinet dans leur Histoire des auteurs (Perrin, « Tempus », 540 p., 11 euros). Respectivement directrice de la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet et professeure d’histoire du livre à l’Ecole nationale des Chartes, elles proposent une synthèse nourrie de beaucoup d’exemples qui traverse les temps avec quelques thèmes forts.

De la construction de l’image mythique dans l’Antiquité à aujourd’hui, l’ouvrage parcourt les époques et explique comment s’est forgé ce statut parallèlement à la définition des droits. Car l’auteur ne peut être appréhendé hors des notions tout aussi complexes de textes, d’œuvres, de passeurs (éditeurs, imprimeurs, libraires, journalistes) et de lecteurs.

C’est finalement un ouvrage sur la place que nous accordons à la création et sur celle que les écrivains pensent avoir dans un monde où le buzz est devenu roi. « L’auteur va donc avoir à choisir entre son travail d’écriture et son travail de médiatisation. A moins qu’il n’emploie un nègre… »

Laurent Lemire