On mesure régulièrement la place que prend l’autoédition dans le monde du livre, en particulier aux Etats-Unis, et sa place de plus en plus grandissante en Europe. L’organisme allemand Book on Demand (BOD), spécialiste de l’impression à la demande, vient de publier une étude qui porte sur l’Europe, plus précisément sur sept pays européens (Allemagne, Autriche, Suisse, Danemark, Finlande, France et Suède), dans lesquels plus de 2 700 auteurs ont été interrogés.
Environ 84 % d’entre eux jugent que la présence de leurs livres en librairie "est un facteur très important pour assurer leur succès". On assiste donc à une nette tendance à la professionnalisation des auteurs, à leur volonté de visibilité en s’appuyant essentiellement sur les réseaux traditionnels. D’après BOD, un auteur sur deux cherche ainsi un contact direct avec les libraires, ce qui se solderait par l’intérêt et la prise de commande de trois libraires sur quatre rencontrés.
Globalement, un auteur sur dix consacre plus de 1 000 euros à la création et à la conception de son livre. Si majoritairement l’écriture est une activité de loisir, pour un auteur sur trois, c’est une occupation principale et une source de revenus, alors qu’en 2013 ils n’étaient que 12,5 %. Globalement, l’écriture est le passe-temps préféré pour 42,3 % des auteurs interrogés, une occupation professionnelle pour 36,5 %, pendant que 21,1 % écrivent des ouvrages par nécessité professionnelle. Dans la première catégorie, 72,6 % publient essentiellement des livres de littérature générale et des ouvrages pratiques ; tandis que ceux pour qui écrire est une occupation professionnelle sont 60,8 % à privilégier la littérature générale. Ceux qui le font par nécessité professionnelle sont 53,7 % à donner la priorité aux livres spécialisés. Alors que, en 2013, 6,8 % des auteurs interrogés déclaraient consacrer environ cinq heures par semaine à des activités de marketing, la donne change selon les pays, tout en marquant partout une progression : en Suède, ils sont par exemple 19 %, en France 18 %, pendant qu’en Finlande, dernière du classement, ils sont 5,1 %, alors qu’en 2013 ils étaient 1,7 %.
Cette étude est le deuxième volet d’une série menée par Book on Demand. En 2013, la société avait consacré une enquête aux motivations et aux perspectives de l’autoédition. Annie Favier
