Fayard condamné pour plagiat

Denise Bombardier et Françoise Laborde

Fayard condamné pour plagiat

Ne vous taisez plus!, de Denise Bombardier et Françoise Laborde reprenait des passages de l'ouvrage collectif Un troussage de domestiques édité par Syllepse.

avec mq Créé le 15.04.2015 à 19h12

Les éditions Fayard ont été condamnées le 7 juin pour le plagiat d'un texte de Claire Levenson publié dans l'ouvrage collectif Un troussage de domestiques (Syllepse) en septembre dernier. En cause : des passages de ce texte ont été repris sans autorisation dans le livre Ne vous taisez plus!, édité par Fayard un mois plus tard.

Les deux ouvrages dénoncent les réactions machistes suite à l'arrestation de l'ex-directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn à New York, en mai 2011. Le livre condamné est co-signé par la journaliste québécoise Denise Bombardier et par Françoise Laborde, l'ancienne présentatrice du journal de France 2 et aujourd'hui membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). Les cinq passages mis en cause se trouvent dans le chapitre intitulé « Le pays enchanté de l'exception française ».

Françoise Laborde, membre du CSA, mise en cause

Ainsi, on peut lire dans ce chapitre : «L'attitude française serait liée à une tradition intellectuelle qu'a soulignée récemment dans le New York Times l'historienne Joan Wallach Scott. Celle-ci indique que, pour les français, l'"alternative à l'égalité entre les sexes est l'acceptation d'un jeu érotisé des différences"». Des expressions qu'on retrouve dans le texte de Claire Levenson : «L'attitude française, elle, est en partie liée à une tradition intellectuelle qu'a examinée l'historienne de Princeton Joan Scott. Celle-ci soulignait récemment dans le New York Times que pour certains historiens et sociologues français, l'"alternative à l'égalité entre les sexes est l'acceptation d'un jeu des différences érotisé"».

Un plagiat qui a choqué l'éditeur de Syllepse, Patrick Silberstein : "J'ai été stupéfait de voir qu'une membre du CSA (ndrl : la co-auteure Françoise Laborde), garante de l'éthique, se soit laissée aller à cette pratique", a-t-il expliqué à Livres Hebdo. L'éditeur se dit satisfait du verdict : "Le tribunal a délivré un message fort : la contrefaçon est manifeste."

La 3e chambre du Tribunal de grande instance de Paris a condamné Fayard à payer 20 000 euros en réparation à l'auteure, et 15 000 euros aux éditions Syllepse. Fayard a fait appel de ce jugement.

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